jeudi 14 février 2008

Palmy, les vaches et… les vacances !

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Au programme, ce soir, mes chers amis, la région du Manawatu, le travail à la ferme et des petites vacances surprises.

Nous avons quitté fin janvier la charmante petite famille de Trevor, Christine, Alistair et Jane, non sans peine tant nous nous y sentions bien. Et nous voilà, un peu plus au sud, pour aborder la région de Palmerston North et rencontrer Roger et Lynnette, son épouse. Celle-ci est également la sœur de la femme du cousin de Maureen, rencontrée au Nouvel An. Premier contact, premier émerveillement : la maison est à Shannon, petite bourgade de la banlieue de Palmy, et elle est super chouette. On a un très grand lit, c’est bien tenu et bien décoré. Bref, on s’y sent déjà très bien. Deuxième émerveillement : la propriété est, une fois de plus, immense ! Roger est un « fermier » qui gère une exploitation d’environ 300 vaches laitières. Ce qu’il faut savoir, c’est que la production de lait en Nouvelle-Zélande est un des nouveaux moyens de se faire beaucoup d’argent alors que le mouton n’est plus aussi rentable que par le passé (ben oui, il y en a partout !). En gros, il y a plusieurs champs pour faire brouter les vaches, une énorme salle de traite rotative pouvant accueillir 32 vaches en même temps (sachant qu’il faut en moyenne 8 minutes à une vache pour se faire traire), un joli jardin, une rivière et un terrain de moto-cross (nous y reviendrons). Tout comme Roger, les employés Justin et Shridah (orthographe peu sûre, pas très bavard comme garçon) se promènent en moto, quad ou tracteur pour parcourir chaque recoin de l’immense propriété (près de 700 hectares quand même). Troisième émerveillement, Lyn’ est une super cuisto et nous a préparé un repas qui, sans le savoir, a redonné le sourire à Jibé, toujours endolori. A votre avis ? Des lasagnes et du moelleux au chocolat… et, tout au long de nos 15 jours passés avec eux, d’autres mets succulents qui nous ont permis de prendre des forces ! Parce qu’il en fallu, de la force. Nous n’avons pas chômé !

Nous sommes arrivés au moment où Roger avait décidé d’abattre les arbres qui bordaient l’un de ses champs et d’en faire du bois de chauffe pour l’hiver. Nos jobs : Jibé coupe du bois, je ramasse les branches et les bûches que nous allons ensuite ranger dans un abris. Ouais, trop facile ! Bah, pas trop non ! Jibé s’est pris une ampoule par doigt et par main, lesquelles re-craquaient chaque matin. Mais ça restait marrant à faire et, au moins, on sait qu’on a mérité le séjour ! Parfois, nous avons pu faire d’autres choses : un peu de jardinage pour moi et du vrai travail de fermier pour Jibé (aller chercher les vaches à l’autre bout du champ, parquer des veaux et leur administrer à chacun une dose de potion anti-vers…). Pour nous deux, mais une seule fois, le nettoyage de la merde des vaches après la traite ! Ce fut très instructif et nous nous sommes sentis un peu comme chez nous. D’ailleurs, Lyn’ m’a refilé les fringues qui n’allaient plus à Sana, sa fille, et je me retrouve donc rhabillée pour un temps, gilets et pulls à l’appui. Roge’ nous a également prêté son quad pour qu’on aille se promener et en profiter pour aller voir Scott, le deuxième fils (le premier, Marc, est en Irlande) faire de la moto-cross sur les hauteurs de la propriété. Quelques sauts plus tard, réalisés par ce même Scott (dans les 10 premiers riders du pays) et son pote Jessie (6e du pays), on est quand même super impressionnés ! Eux, bien sûr, ils trouvent ça super simple ! Bonne ambiance. On a même partagé l’une des traditions de Lyn’ et Roge’ lorsqu’ils étaient jeune : le Fish’n Chips sur la plage du dimanche soir… Trop bien, du poisson frit et des grosses patates frites à tremper dans une méga dose de ketchup, avec le bruit de la mer et le coucher de soleil comme décor… J’étais aux anges.

Pas trop loin de Palmerston North, nous en avons profité pour aller visiter un musée qu’on ne pouvait pas manquer : le musée du Rugby. Personnellement, j’y ai appris beaucoup et je suis à présent en mesure de vous citer au moins 3 joueurs Néo-zélandais, quoique… J’ai une excuse, c’est quand même dur les noms maoris ! Jibé aura certainement plus de choses à vous apprendre, je lui cède le clavier. Oui, c’est bien vrai ma chère Lulu, très instructif ce musée. Par exemple, saviez-vous qu’il existe toujours (et sûrement encore pour longtemps) une équipe de All-Blacks exclusivement Maoris ? Peut-être certains d’entre-vous s’en doutaient mais c’est un fait important qui montre à quel point ce pays utilise des pincettes à chaque fois que la culture Maorie est mise en cause. Deux problèmes cependant. Premièrement, il ne faut plus que quelque chose comme 1/32ème de sang Maori dans ses veines pour pouvoir être sélectionné dans cette équipe. Autant dire que certains joueurs n’ont plus grand-chose de Maori. Autre souci, l’équipe est naturellement moins forte que les All-Blacks classiques mais bien supérieure à toutes les équipes nationales de « second rang ». D’où une grosse difficulté pour eux à pouvoir jouer des matches intéressants. La France, l’Angleterre ou l’Australie ne jouent que les All-Blacks mais le Ghana, le Zimbabwe ou les Iles Cook se font démolir par les All-Blacks Maoris. Résultat, l’équipe n’a plus vraiment de raison d’être et les débats vont bon train…
Parmi les autres informations collectées au musée du rugby, on a pu apprendre que l’utilisation du Haka en début de match est elle aussi sujette à controverse, certains arguant qu’elle affaiblit l’identité Maorie, d’autres qu’elle transforme un jeu en simulacre de guerre… Parmi les aspects positifs, on a pu s’informer sur les différentes équipes régionales et le fameux « Super 14 » où pas moins de cinq équipes représentent la NZ. Et on peut d’ores et déjà vous annoncer notre décision de supporter les « Hurricanes » de Wellington (pour les nantis, l’ex-équipe de Tana Humaga, superstar des All-Blacks jusqu’à sa retraite la saison dernière).
Pour clore ce chapitre rugby, je peux également vous confier que l’homme qui a introduit le rugby en Nouvelle-Zélande s’intitulait C.J. Monro (un nom à retenir) et que le choix de la fougère argenté comme emblème de l’équipe nationale s’explique par deux proverbes Maoris concordants : « lorsqu’un guerrier s’éteint, un autre voit le jour » et « lorsqu’une fougère meurt, une autre s’élève »*. Hum… Je vous laisse y réfléchir et redonne la parole à Lulu.

Comme nous n’étions pas trop loin de Fielding, nous nous sommes rendus au plus grand marché à moutons de l’hémisphère sud (celui du nord, ça devrait être l’Irlande, mais je n’en suis pas sûre…). En plein centre-ville, on trouve une centaine, et peut-être plus, de parcs à moutons qui attendent d’être achetés aux enchères. Ca tourne autour de 40 dollars par tête et on peut même croiser des moutons punks (aux crêtes vertes, bleues, rouges, violettes…). Tant qu’on est là, on est allé tester l’ambiance (et l’odeur) de la salle aux enchères pour vaches. Les prix ne sont plus les mêmes et on arrive parfois à plus de $1.000 la bête !! Le plus, c’est que toutes les transactions sont réglées en cash. Je vous laisse imaginer les portefeuilles des types qui étaient à côté de nous. Donc si certains d’entre vous pensaient braquer une banque dans la semaine (on ne sait jamais, après tout, l’argent ça va, ça vient…), laissez tomber. Venez plutôt faire un tour aux enchères à bétail !

Le 6 février dernier, nous fêtions le Waitangui Day. Si c’est un simple jour férié pour les Pakehas, c’est l’occasion pour tout bon Maori de revendiquer et d’affirmer l’importance de sa culture. Célébrant l’annexion de la Nouvelle-Zélande à la couronne britannique en 1840 et, surtout, la fin des combats entre indigènes et européens, c’est une manifestation où se croisent artisans, chanteurs ou danseurs, qu’ils soient traditionnels et des îles Cook ou Kiwis dansant sur du Rn’B. On peut également se faire faire un tatouage temporaire entre la bouche et le menton (très populaire chez les femmes Maories) et manger plein de trucs gras et frits. Elément intéressant à signaler : le festival était « sponsorisé » par la Cancer Society, laquelle mettait des parasols et de la crème solaire gratuite à disposition du public. Nous ne saurions trop vous rappeler qu’ici, les journaux précisent chaque matin le niveau des rayons UV sur une échelle allant de 1 à 11. En NZ, il est régulièrement à 12… (il est large le trou de la couche d’ozone !)

Mais revenons-en à nos moutons (facile)… Lynnette et Roger nous ont cordialement invité à passer le week-end dernier dans leur résidence secondaire de Taupo. Merveilleuse idée pour nous qui avions zappé la région afin de continuer vers le sud. C’est donc avec joie et excitation que nous avons pris la route du plateau central de l’île du Nord, réputé car abritant le plus grand lac du pays (le lac de Taupo) et trois volcans en activité. Sur la route, nous avons croisé le Mont Ruapehu qui, en Maori, signifie « puit qui explose » et ses neiges éternelles avant d’atteindre la petite ville d’Omori, au bord du lac. Pour résumé le week-end, le samedi : beau temps, le dimanche : flotte. Donc, nous avons passé la journée de samedi à faire du bateau (blanc et noir, tout de cuir revêtu) sur le lac (toujours le même), nous avons pris un lunch avec nous et l’avons apprécié sur une petite plage privée, et avons fini sur des bouées qu’on accroche à l’arrière du bateau pour s’amuser !! Le soir, histoire de les remercier et de partager nos « merveilleux » talents culinaires, nous avons cuisiné une Moussaka et une tarte Tatin. Pour finir en beauté, on a passé la soirée à jouer au Cranium, édition Australienne (costaud, surtout lorsqu’il faut trouver le nom du commentateur vedette de cricket en pays Aussie). Les mecs ont gagné mais ce n’est pas grave, on s’est bien débrouillé ! Le lendemain, nous disions donc, temps pourri. L’occasion d’aller faire un tour à Taupo et de visiter le Centre sur l’activité volcanique et en apprendre un peu plus sur le volcanisme en Nouvelle-Zélande. Très instructif et interactif avec, entre autre, une maquette de geyser, un simulateur de tremblement de terre et l’explosion du mont Ruapehu en vidéo, sachant qu’elle remonte à 1997… Je n’aurais pas aimé y être !

Voilà, deux semaines passées chez Lyn’ et Roge’, bien sympathiques, même si nous sommes tout cassés. Nous avons continué depuis notre chemin vers le sud et, à présent, nous faisons un Wwoofing sur la Kapiti coast, à Paekakariki, chez Marianna. La suite très prochainement…



PS (Jibé témoigne) : Devinette ! Savez-vous comment on soigne les ampoules aux mains, quand elles éclatent, lorsqu’on est un VRAI monsieur de la campagne ? …avec du White Spirit. Aïe, ça pique de devenir un homme !
PPS (Jibé recrute) : Avis aux amateurs ! Roge’ a encore 7 ou 8 arbres à abattre et à transformer en petit bois pour les hivers rigoureux. Il fournit bien sûr la hache. Si l’expérience vous tente, vous serez rémunérés en coups de soleil et en ampoules aux mains disgracieuses. Voyez la vie du bon côté, Lyn’ est une merveilleuse cuisinière !
PPPS (Jibé recrute encore) : Amis motards ! Je ne me savais pas capable de conduire une moto et, pourtant,… Les creux, les bosses, la 2nde et la 3ème n’ont plus de secrets pour moi. Si comme moi vous souhaitez « rider » dans les vertes prairies de Shannon, il ne vous faudra que 25 heures d’avion et un journée de voiture… Bonus : une piste privée de 2km entièrement réalisée au bulldozer vous attend. Seule condition, fournir la bécane !
PPPPS (après j’arrête, promis) : Vidéophages ! Nous savons nos fans nombreux, c’est pourquoi plusieurs vidéos de notre cru sont actuellement en post-production. Je dis « nous » car Lulu s’est elle aussi mise à la réalisation. Sortie sous peu…

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* En version originale, ça donne : « Mate atu he toa ara mai he toa » et « Mate atu he tetakura ara mai he tetakura ».

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Saludivine et jb,
Je profite de l'accueil d'Alain et Sonia à l'occasion d'un stage à Paris. Je me vautre dans vos meubles, salle de bain et j'use de vos commodités pendant votre absence. J'espère que vous allez le mieux possible et que vous profitez de la vie. Bises.
François

Anonyme a dit…

Bon, plus personne ne laisse de commentaire !!! Ce n'est pas bien !! Et si nos french-kiwi ne laissaient plus de nouvelles, ça vous plairait !!!Mam's

Anonyme a dit…

Ca y est j'arrive de nouveau à envoyer des commentaires mais je continuerai à t'informer par mail de mon projet immobilier. Bisous à tous les deux, Karine la toulousaine.