vendredi 25 juillet 2008

Escapade au Doubtfull Sound…


.


Deux semaines de calme et de repos à Punatapu et nous revoilà sur la route. Après les déconvenues et la réorganisation de notre tour du Sud, nous continuons notre chemin vers les Fjords. Occupant toute la partie du Sud-Ouest de l’île entre les Alpes du Sud et le sud du sud, on ne pouvait pas rater cette région, premier parc national du pays. Quitte à en faire un, autant faire le plus grand. C’est donc lundi matin que nous nous rendons à l’embarcadère du lac de Manapouri, le point de départ de notre croisière vers le Doubtfull Sound. Le voyage se fera en trois étapes. D’abord nous traversons le lac à l’aide d’un petit bateau à moteur et nous commençons à nous émerveiller de la couleur si sombre du lac (le deuxième plus profond du pays) et des nuages chargés de pluie qui nous entourent et enserrent les collines boisées environnantes. Heureusement, nous n’avons pas à nous soucier de la météo car déjà un soleil radieux pointe le bout de son nez. De même, notre guide nous explique que nous sommes chanceux car, s’il pleut deux jours sur trois dans les Fjords, ça faisait également deux semaines que personne n’avait vu le soleil dans cette région. Après nos diverses péripéties sur l’eau et nos périples partiellement gâchés par la pluie, nous étions plutôt contents ! Au bout d’une heure de traversée dans un premier bateau, nous accostons au pied de la station électrique alimentée par le lac et que nous visiterons au retour. Puis, nous traversons les quelques kilomètres qui nous séparent de LA croisière en question à l’aide d’un bus. Au sommet du Wilmott pass (environ 600 mètres), le chauffeur nous explique qu’il s’agit du point photo du voyage en bus mais, visiblement, l’humidité locale fait des siennes et nous impose une sorte de brouillard monstrueux qui nous cache tout… Un peu méfiants, on se dit que, décidemment, on n’a pas la côte avec les prévisions météo. Or, ces nuages ne sont en réalité que le résultat des précipitations des deux dernières semaines et, une fois traversés, ils découvrent un magnifique paysage. Un paysage de carte postale, littéralement. Accrochés aux montagnes boisées et enneigées qui nous entourent, les nuages agrémentent un décor de chutes d’eau venant se déverser dans le lac. Nous naviguons donc sur un grand catamaran motorisé à étages et nous déballons tranquillement notre pique-nique quand, soudain, le capitaine nous annonce que des dauphins se sont invités autour du bateau et qu’ils multiplient sauts et les courses-poursuites afin d’assurer le show ! C’est vraiment génial de pouvoir les admirer dans leur élément, les voir jouer et les entendre rire (enfin ce que moi j’appelle rire, vous savez le drôle de bruit qu’ils font et qui ressemble à un rire, à un cliquetis, enfin bref, le cri du dauphin) sans avoir l’impression de les déranger ni de les exploiter. Comme toutes les bonnes choses ont une fin et que nous avons encore tout le Doubtfull Sound à parcourir, le capitaine rallume les moteurs et nous emmène plus loin, laissant les dauphins à leurs jeux aquatiques. La suite de l’excursion est une succession de paysages tous plus beaux les uns que les autres. On a surtout l’impression d’être tout petit tant les montagnes qui nous entourent sont hautes et proches de nous. Il règne aussi un sentiment de saine solitude, sentiment renforcé lorsque le capitaine coupe les moteurs pour nous laisser apprécier le calme des Fjords. Ah, amis citadins, quel bonheur ! A noter : la particularité du Fiordland est d’avoir subi l’influence des glaciers, ceux-ci ayant creusé le relief au point de ne laisser que montagnes et vallées propices à l’envahissement par la mer. Ici, eau douce du lac Manapouri et eau salée de la mer de Tasman se rencontrent pour former cet improbable mélange qui sied tant à la vie sauvage indigène. A ce niveau, nous avons revu la mer avec joie (deux semaines sans la voir, en Nouvelle-Zélande, c’est très long !) et ses vagues qui font tanguer le bateau ont su nous amuser. Nous avons également, une fois n’est pas coutume, pu contempler des phoques faisant la sieste au soleil ! Seule déception, nous n’avons toujours pas pu apercevoir le moindre pingouin… Quelques albatros, tout de même, et de nombreux rapaces et autres oiseaux non identifiés ont survolé notre navire.

Deux Keas nous avaient accueillit au départ du bus et s’affairaient à attaquer une bâche de voiture – en effet, ces « perroquets » aiment particulièrement « manger » tout le plastique des voitures…). Juste avant de revenir au « port », un petit détour amusant près d’une cascade pour récolter l’eau qui s’en écoule et la goûter au passage. Nous jetons un dernier regard attendri vers notre Sound, désormais visible depuis ce fameux point photo, les nuages s’étant retirés… Un dernier arrêt est concédé à la station électrique, un astucieux concept écologique qui présente une version environnementale du barrage hydroélectrique : on accède ainsi aux turbines par le biais d’un tunnel de 2 kilomètres creusé dans la montagne. Il est temps de partir. Sur le bateau qui nous ramène à Manapouri, on est tout rose à cause du vent et tout ému par cette belle journée qu’on vient de passer. C’est d’ailleurs ma journée Number One dans mon top des plus beaux moments passés dans ce pays (classement de Lulu, Jibé n’ayant pas d’opinion tranchée à ce sujet)…

Le lendemain matin, nous quittons notre backpacker de Te Anau – au passage, un petit chalet perso avec vue sur le lever du soleil et sur les montagnes – pour nous rendre à notre prochain Wwoofing dans la région d’Invercargill. On nous avait dit « prenez la Scenic Road, vous allez voir, c’est magnifique ». Mais on aurait du se douter qu’il y avait baleine sous gravillons ! Comme de nombreuses routes dites « scéniques » ou lieux prétendus « historiques », en pays Kiwi, il faut s’attendre à être déçu… Pas de quoi s’extasier, juste un peu de vent ci et là. Comprenez bien, ce pays est magnifique dans son ensemble et regorge de trésors naturels mais, à en croire la pensée commune, tout devient scénique et historique ! Un bout de roche quelconque, un mur à moitié démoli vieux de 50 ans, trois arbres qui se battent en duel ou une vue sur la mer… On va encore passer pour des blasés de la vie et des rabat-joie de premier niveau mais n’empêche qu’au bout de 100 bornes, sur cette fameuse route, on avait croisé une bagnole et puis rien ! De la route à perte de vue et des montagnes (sans neige, bouh !). C’est peut-être scénique pour certains mais, après les Fjords, ça ne tient pas la comparaison deux minutes !

M’enfin, c’est sûr que lorsqu’on croise un pont historique vieux de 50 ans, on se dit : « hum, chez nous, en Europe, les ponts historiques ont au minimum plusieurs centaines d’années (et je ne parle même pas du pont du Gard) ». Alors il faut nous comprendre… Deux choses sont pourtant intéressantes. Premièrement, les arcs-en-ciel sont très communs dans les Fjords (et le Southland) en raison de la constance de fortes précipitations en cet endroit, ce qui fait qu’on en a vu plus d’une dizaine en deux jours et c’est très certainement un nouveau record. Deuxièmement, chaque ville néo-zélandaise (ou presque) se gausse d’une particularité qui lui est propre et qui se retrouve très souvent illustrée par une statue géante ou autre panneau annonciateur à l’entrée de la ville. Pour donner quelques exemples, nous sommes ainsi passés par Tuatapere, la capitale Kiwie de la saucisse (très classe) et par Riverton, celle du paua (le coquillage local). Dans le même genre, nous avons croisé celle des moules dans les Sounds et nous allons nous rendre dans celle de l’huître (Bluff). Pêle-mêle, on peut aussi dénombrer la « capitale Kiwie » (une constante) du surf, des sports extrêmes (Queenstown, pour ceux qui ne l’auraient pas reconnue), de la greenstone (jade locale), du fish and chips ou des volcans. Et je suis sûr qu’il existe une ville pour chaque chose qui marque l’identité Kiwie. Tiens, il y a aussi la capitale du kiwi, le fruit, du côté de chez Maureen… C’est marrant et on aime bien le coup des statues géantes. Et quand on sait que Dunedin, par exemple, s’est imposée comme capitale de la Speights (très bonne bière) et du chocolat Cadbury, ça ne laisse plus beaucoup de choix aux autres… Nous, on a eu une idée : à quand la capitale du soleil ? Parce qu’on en aurait bien besoin…

samedi 19 juillet 2008

Punatapu !

.


Bienvenue chez Pat et Sue, à Punatapu. Nos amis « breto-southlanders » reconnaîtront cette idyllique propriété perdue dans les Alpes du Sud, à deux pas du lac Wakatipu et de la très célèbre Queenstown. Dans la voiture, juste avant d’arriver et alors que nous cherchions des yeux le numéro 1113 sur la route de Glenorchy, on plaisantait du genre : « oh, tu vois le coup, on a la salle de bain trop luxe dans la chambre, la propriété est énorme et on va faire que des boulots sympas… ». Quand on est entré dans la propriété en longeant un petit étang et qu’on a aperçu la maison (les maisons devrais-je dire), je me suis dit « Tiens, si on trouvait un million de dollars par terre… » Sauf que ça ne marche pas à tous les coups. Je vous explique. Punatapu est une Bed&Breakfast qui peut accueillir une quinzaine de personnes réparties dans sept chambres, donc cinq avec salle de bain ! De dehors, on a l’impression d’être sur la place d’un petit village basque ou mieux pour ceux qui connaissent, d’être dans le décor de la tournée d’enfer de Renaud (Sylvain, si tu nous lis…). Les murs sont jaunes paille et les toits en ardoise, le tout ponctué de bleu clair autour des fenêtres. La place est pavée et encadrée par le restaurant, la piscine, des petites dépendances (dont la nôtre, The stable, habituellement réservée aux chauffeurs et à plus de 1000 dollars la nuit, tout de même) et la maison principale où se trouve la cuisine et le living-room, lui-même caractérisé par une énorme cheminée et un billard. Tout autour de la propriété sont plantées des fleurs, des arbustes, de la lavande, du romarin, l’ensemble agrémenté de chaises et tables en bois pour mieux profiter du panorama. Parce qu’avant même de continuer la visite et vous présenter les propriétaires, deux mots quant à notre vue quotidienne. Des montagnes, aux sommets pleins de neige (rappelez-vous c’est l’hiver), des arbres, le lac qu’on entrevoit à travers ces mêmes arbres et tout cela qui change de couleur en fonction de la course du soleil. On s’est même lancé à l’assaut de la colline la plus proche pour admirer le paysage et le petit paradis de nos hôtes de plus haut. Ne vous inquiétez pas, amis “trampeurs”, nous n’avons marché que 10 minutes et avons empruntés un chemin aménagé et sécurisé par une corde permettant l’accès au « sommet » et à la vue. On vous soupçonne même de l’avoir amélioré pour aider les visiteurs ou les gros fainéants comme nous. Au passage, la piste de décollage et d’atterrissage d’hélicoptère que les riches clients américains utilisent parfois est toujours présente.

Bref, le décor est planté, reste à présenter les personnages. Pat est médecin « rural » et enseigne l’art d’être médecin dans les régions les plus reculées du pays, à l’Université de Dunedin. Sue était physiothérapeute et gère à présent Punatapu ainsi que Tirimoana (une autre B&B leur appartenant dans la région de Dunedin). Leurs trois enfants vivant à Londres, nos hôtes ne sont donc plus que tous les deux sur leurs 15 hectares de terrain. S’il n’y avait pas le maître de la maison, j’ai nommé Kaz’, le plus grand chien que je n’ai jamais vu de ma vie. Et le plus costaud. Depuis peu, il ne grimpe plus sur les gens, il faut dire que sa maîtresse l’éduque vraiment bien. N’empêche que quand il veut jouer avec vous ou juste vous faire un câlin, il vous pousse gentiment avec sa tête et vous reculez de deux mètres ! Il a environ deux ans et pèse dans les 45 kilos, il s’agit donc d’un gros bébé. Un gros bébé qui adore courir après la voiture et aboyer quand il voit un lapin. Car c’est un chasseur et si, pour le moment, nous ne l’avons jamais vu rapporter une prise, il a une sacrée technique pour traquer le gibier. D’abord il hurle à la mort et ensuite il rentre littéralement dans le terrier. Heureusement, les autres animaux de la propriété, il les laisse tranquille. Même si parfois, je pense qu’il aimerait bien se choper un canard ou qu’il a déjà tenté tellement ceux-ci sont effrayés à son approche et cancanent comme des furieux. Il y a une variété étrange de canards ici dans la région. Ils fonctionnent en couple, le male est brun et la femelle a la tête blanche et ils font un de ces tapages ! Au début, on se demandait ce qu’il y avait comme bestiole dans le coin pour faire un bruit pareil… Ensuite, un peu moins bruyant et moins peureux, les chèvres toutes poilues qu’on a du mal à se rappeler que ce sont des biquettes et non des moutons. Elles sont marrantes, et on aime particulièrement le vieux bouc qui ne voit plus clair, la petite dernière et une qui a une mèche « brochinguée » sur le devant. Trouillards mais très beaux, les cerfs font également partie du paysage. On ne peut pas vraiment les approcher si ce n’est en voiture !? Et donc, l’un de nos boulots est de nourrir quotidiennement cette grande famille.

En parlant boulot, nous avons commencé par tailler les arbres fruitiers, tous confiants et qualifiés de par notre précédente expérience. A nous les pommiers, les poiriers et le nouvel arbre à notre actif, les cerisiers. On en profite pour composter les bases des arbres et on renoue avec les 50 manœuvres obligatoires pour ranger la remorque ! Toujours quelques heures par jour en échange du logis (avec sa propre salle de bain et des couvertures chauffantes qui fonctionnent) et d’un couvert excellent mijoté par Sue (dont un gâteau au chocolat) ! Notre séjour s’annonce agréable. Quelques jours après notre arrivée, Sue et Pat nous quittent pour passer une semaine en Australie. C’était prévu comme cela, on s’occupera des animaux en leur absence. Non pas que l’on n’aime pas la compagnie de nos hôtes lorsque l’on fait du Wwoofing, mais c’est agréable de pouvoir se retrouver à deux, rien qu’à deux, pour une petite semaine. Et ça fait plaisir de voir qu’on nous fait confiance de cette façon. M’enfin, on ne va pas chômer ! Les Français ont la réputation d’être de bons travailleurs et Aude et Nico ont placé la barre très haute pour tous les prochains Wwoofeurs. A nous de faire en sorte que le titre reste dans l’hexagone ! Le jardin mérite un petit coup de jeune. Du « prunning » (on taille), toutes les feuilles mortes (et il y en a plein) à ramasser, le romarin à tailler (ça c’est chouette parce que ça sent bon) et tout ce qui est mort à couper, voir arracher. Quatre remorques plus tard, on a finit (et plusieurs jours) ! Et au frigo, plein de petits plats préparés par Sue avant son départ. Et souvent, pour le petit-déjeuner, des croissants ! C’est qu’elle en prend soin de ses wwoofeurs. Me trouvant pas assez chaudement habillée, elle m’équipe de ses gants, de son bonnet, de son manteau et moi, penaude, je la remercie, toutes mes affaires étant en lavage ! La vie suit donc son cours et nous commençons (nous aussi) notre hibernation. Au menu, on attaque les deux (courtes) saisons de The Office au coin du feu… Nous bravons par trois fois le froid (mais seulement quand il y a du soleil) pour nous rendre à Queenstown (x2) et à Wanaka. J’en profite pour laisser le clavier à Jibé et vous dire à très bientôt !

Hum… nos sorties ? Par où commencer ? A vrai dire, elles ne sont pas légion, le froid ambiant rafraîchissant grandement nos ardeurs. Et la vue depuis notre “Bed&Breakfast” wwoofing est tellement envoûtante qu’on n’a pas trop envie de s’éloigner du feu de cheminée ! Les montagnes enneigées d’un côté, le lac au travers des arbres, la forêt, les cerfs, les chèvres, ce décor de petit village basque… On appelle les montagnes de l’Ile du Sud les « Alpes du Sud »… Entre nous, j’aurais plutôt opté pour les « Pyrénées du Sud ». Mais revenons plutôt à nos biquettes, et à notre première sortie : Wanaka.

Une heure et demie de route depuis Queenstown, la ville de Wanaka n’est pas si spéciale que vous pourriez le croire. Oh, ne me faites pas les gros yeux, c’est une jolie bourgade, mais ça ressemble à s’y méprendre à Queenstown… en plus petit. Un lac, des montagnes, des gens chics, des skieurs, des magasins pour eux, des restos trop chers… Pareil en miniature je vous dis ! Sympa, mais ça vaut pas un détour d’une heure et demie si on a déjà vu Queenstown. Ce qui vaut le détour, par contre, c’est ce que nous étions venu voir. Voir ? Là où nous étions venu jouer… le Puzzling World !!! Imaginez un labyrinthe tridimensionnel géant avec tout un tas de casse-têtes à la clé, un bonheur d’amusement (si on a su rester un grand enfant). Car il s’agit bel et bien d’un endroit aménagé pour les adultes, aussi bien que les enfants. Des palissades, des tours, des escaliers, des intersections, des voies sans issues et un unique point de départ et une seule sortie. On nous avertit : il faut entre une heure et une heure et demie pour terminer ce labyrinthe. Je fais confiance au sens de l’orientation naturel de ma Lulu pour nous diriger, histoire de réellement se perdre et de rendre l’expérience encore plus amusante. Mission réussie, en moins d’un quart d’heure, elle réussit à trouver la tour verte… alors que nous cherchions la tour jaune. Pas peur, votre Jibé national se retrousse les manches, opère avec logique et, moins d’une heure plus tard, la sortie s’offre à nous ! Les illusions visuelles nous ont, elles aussi, amusés et donnés pas mal de fil à retordre. Par contre, on a laissé tombé sur les puzzles et autres casse-têtes impossibles ! Au final, une journée bien remplie et un bon mal de crâne à emporter ;-)

En seconde sortie de choix, j’ai nommé : la découverte de Queenstown. Une prise de contact, un petit tour en ville, un peu de shopping et une visite sous le lac. Pardon ? Qu’as-tu dit Jibé, une visite sous le lac ? Eh oui, on n’arrête pas l’inventivité Kiwi. Plutôt que de mettre des poissons dans un bocal, les locaux ont eu l’idée de mettre les humains derrières des vitres et les inviter sous l’eau, dans l’environnement naturel des nageurs. Quelques escaliers et vous voilà à l’Underwater, quelques 5 mètres sous la surface du lac. Pas énorme mais largement suffisant pour s’émerveiller devant pas grand-chose ! Des canards plongeurs, des énormes truites (qu’il est interdit de pêcher, ça aide pour grandir librement) et des anguilles d’un bon mètre de long. Pas grand-chose pour le pêcheur lambda, mais une visite bien sympathique pour le petit Jibé. Retour à la surface et petite balade le long du lac, visite de boutiques variées et fuite face aux prix prohibitifs de certaines échoppes… Une ville très touristique, vous l’aurez compris. Mais passons plutôt à notre troisième sortie pour aborder les points forts de cette charmante localité.

Notre troisième sortie pour Queenstown s’est déroulée par un grand beau temps, le ciel bleu, le soleil, les oiseaux, tout ça… Et je dois dire tout de suite que ma Lulu n’était pas très rassurée, puisque nous nous dirigions vers les fameuses « gondolas ». Cékoidon, me direz-vous ! Il s’agit tout simplement du terme Kiwi pour désigner des télécabines. Si, si, vous savez, celles qu’on trouve dans toutes les stations de ski pour remonter au sommet de la montagne. Ici, pareil, sauf qu’on n’emmène pas nos skis et qu’on n’atterrit pas sur un joli sommet enneigé. Mais joli n’est pas un problème ici. Il suffit de respirer un grand coup et se retourner lentement pour découvrir le superbe panorama que cette (petite) prise d’altitude nous offre. Mais parlons plutôt de l’ascension, pour commencer. A la simple vue de la gare de départ des télécabines, Lulu se dit « impressionnée ». Et lorsque je lui parle de faire de la luge au sommet, c’est à peine si elle accepte. Très réticente, mais motivée, elle me suit dans le premier « œuf » qui se présente à nous et s’agrippe. Au bord des larmes, elle surmonte pourtant l’épreuve avec brio et je dois dire ici que je suis très fier d’elle ! Au sommet, un deck d’observation a été construit pour s’émerveiller devant le panorama magnifique que nous offrent la ville de Queenstown, le lac Wakatipu, le Coronet Peak et les Remarkables (station de ski qu’on aperçoit au loin)… Le mélange entre cette petite ville cosmopolite de montagne, les sommets enneigés, le lac à perte de vue et les immenses forêts de sapins est assez unique… Une sorte de Genève en plus petit, plus joli et plus unique ! Bref, je vous laisse apprécier les photos à leur juste valeur.

La suite, c’est avant tout une grosse partie de rigolade avec les non moins fameuses luges ! (Lulu ajoute que pour y accéder il faut prendre un télésiège ouvert mais pas trop longtemps alors ça va.) L’idée : des luges à roulettes (ou karts sans moteur, si ça peut vous donner une idée), avec guidon et système de freinage, deux pistes bétonnées avec forte dénivellation, virages serrés et gros potentiel de fun. On fait la première descente, assez pépère, histoire de découvrir l’engin (port du casque obligatoire) et s’habituer au parcours. La deuxième descente fut beaucoup plus excitante, à toute berzingue pour ma part, manquant de peu la sortie de piste à plusieurs reprises. Un must pour ceux que le saut à l’élastique ne tente pas ! Car côté sports extrêmes, Queenstown la sportive est bien pourvue. Saut de pont et à l’élastique depuis le haut de la « gondola », luge, parapente, parachute, parachute ascensionnel, ski héliporté, snowboard hors piste, jet boat… La liste continue. Et pour les plus tranquilles, la randonnée est également très développée. En quelques mots, donc, un très bel après-midi, ponctué de nombreuses photos, et qu’on a savamment su terminer sur une petite opération shopping.

Demain, nous quittons avec tristesse Punatapu pour aller visiter le Fjordland (enfin !). Notre hôtesse a été merveilleuse avec nous, cuisinant avec talent et on a apprécié le confort et l’espace. Un très belle expérience en Wwoofing, que nous perpétueront d’ici un peu plus d’une semaine puisque nous seront chez les mêmes hôtes, dans leur « beach house », à Dunedin. Mais, d’ici là, nous auront visité le Doubtfull Sound et effectué un nouveau Wwoofing du côté d’Invercargil (tout au sud de l’île du Sud) !

A très bientôt, donc, pour le récit de toutes ces aventures…

NB : C’est Lulu qui voulait juste faire le détail d’une soirée à Punatapu lorsque Pat et Sue reçoivent des amis. On aurait pu être mis de côté (après tout, nous sommes travailleurs officiellement pas squatteurs) et les laisser entre eux. Mais Sue voulait qu’on reste et partage avec eux l’apéritif fait de crakers (typically british), de fromages et de gelée sucrée du fruit dont on ne se rappelle jamais le nom entre la pomme et la poire). Suivent des petits plats mijotés par Pat’ inspirés de la cuisine libanaise et mexicaine puis le dessert concocté par Sue, une tarte aux noix et au sirop d’érable relevé de quelques pommes et autre gourmandises comme de la crème glacée… Le tout arrosé de vin et servi dans la salle « de réception » avec des calices en guise de verre ! La classe tout en restant simple. Le style de vie de nos hôtes pendant ces deux semaines…

lundi 14 juillet 2008

Au revoir David et Ann


NB: De nombreuses nouvelles photos et un montage vidéo signé Lulu ont été ajouté sur Picasa, lien en bas de ce post...


Alors voilà, on continue à rattraper notre retard et on en arrive au (presque) présent. On s’apprête à quitter David et Ann, avec qui on vient de passer une très belle semaine pour un retour au Wwoofing réussi.

Au passage, on aura appris comment tailler des arbres fruitiers pour que la saison soit bonne. Et on aura surtout appris comment vivre très simplement, avec une philosophie de vie à toute épreuve, dans un confort qui allie astucieusement modernité et valeurs traditionnelles, confort moderne et bienfaits du ruralisme, vie posée et travail de tous les jours. Chez David et Ann, pas de prise de tête, pas d’illogisme, pas de règles désuètes, pas de complication. Tout est simple mais suffisant pour une vie moderne. Internet, téléphone ou TV satellite font bon ménage avec chauffage au bois, bouilloire sur le poêle et culture de fruits et légumes. C’est pas parce qu’on passe la journée dans son jardin qu’on ne peut pas apprécier de regarder Wimbledon en différé ! Bref, un séjour de plus qu’il allait être bien difficile de quitter…

Si difficile d’ailleurs que notre Titine a dû se dire qu’on méritait de tailler quelques arbres fruitiers supplémentaires et que son embrayage a choisi de nous lâcher la veille de notre départ. Ca commence par une drôle d’impression, ça se poursuit par une voiture qui refuse de dépasser le 50km/h et ça se termine par un moteur qui tourne rond mais un bolide qui refuse d’avancer. Résultat : warnings et on pousse la voiture… M’enfin pas longtemps car, heureusement (et on ne le dira jamais assez), les Kiwis sont parmi les gens les plus serviables et attentionnés sur la planète (en dehors d’être la 3ème nation la moins corrompue au monde, derrière la Finlande et l’Islande, alors que la France n’est que 18ème, mais ça, c’est une autre histoire, bref…). Heureusement donc, puisqu’à peine une minute plus tard, une voiture s’arrête devant notre détresse et son conducteur vient à notre secours (il s’agissait même de la première voiture à venir). Le mec, Martin, pousse avec nous, sort une grosse corde de son coffre, remorque la voiture vers un endroit moins gênant pour la circulation, nous fait monter à bord et nous dépose 6kms plus loin, chez David et Ann. Ah oui (car je ne vous l’avez pas dit), nous, quand on tombe en panne, on a la décence de le faire près de chez nos hôtes et à moins de 10kms de la ville la plus proche (ce qui n’est pas si aisé qu’il paraît, en Nouvelle-Zélande). (Lulu ajoute, pour ceux qui connaissent un peu la Golden Bay, que nous avions passé la journée au Farewell Spit, soit un banc de sable cerné de part et d’autre par la mer Tasman où il n’y a qu’une centaine d’habitants à la ronde – et à 50 bornes de chez nos hôtes.)

Le lendemain matin, c’est David qui nous remorque cordialement la voiture jusqu’au garage de la ville voisine. Il s’ensuit 3 jours d’une insoutenable attente au cours desquels nous avons forgés les scénarii les plus apocalyptiques qu’il soit, enfin surtout ma Lulu. Du « la voiture est morte et on va être bloqué ici pour toujours » au « on va devoir prendre le bus avec nos 34 sacs chacun et on pourra jamais », tout y est passé. Ah oui, parce que nous, en mécanique, walou ! On fait les malins maintenant mais, sur le moment, j’avais bien une vague idée que le problème se situait quelque part au niveau de la transmission mais c’est à peu près tout. La bonne et la mauvaise nouvelle sont tombées, ensemble, au matin du troisième jour : la voiture était réparée mais la réparation nous coûtait la moitié du prix d’achat de Titine. Pour ceux qui se souviennent du prix d’achat de notre voiture, je vous laisse faire le calcul. Pour les autres, ne vous prenez pas la tête. Dites-vous simplement qu’une réparation qui vous représente la moitié du coût total du véhicule est toujours chère ! Mais, au moins, Titine est fin prête pour attaquer les montagnes du Sud et manger les kilomètres qui nous séparent de Queenstown (notre prochaine destination). (Lulu ajoute qu’au moment de quitter – enfin – la région, on s’aperçoit que le poste radio ne fonctionne plus. Le gentil monsieur du garage nous apprendra qu’il y a une sécurité et un code à entrer ! Nouvelle frayeur où je frôle à nouveau l’ulcère avant de trouver le code inscrit à plusieurs endroits dans les manuels de la Titine. S’en est fallu de peu !)

Au revoir ému à nos charmants hôtes et direction la West Coast. Le « weather forecast » (comprenez prévisions météorologiques) est plutôt bon et le col le plus élevé que nous avons à passer ne s’élève qu’à 500 mètres d’altitude, ce qui ne devrait pas être trop compliqué. Ma foi, j’ai peut-être pensé un peu trop vite ce jour-là… On passe tranquillement les Takaka Hills, collines escarpées, pour s’enfoncer dans les reliefs un peu plus vallonnés de la route qui mène à la côte Ouest. Progressivement, la pluie s’intensifie, jusqu’à ce que l’averse devienne continue et les essuie-glaces indispensables. Or, en l’espace d’une vingtaine de seconde (ce qui doit faire, à une moyenne de 70km/h, environ 500 mètres) et sur une très courte distance, la pluie devient neige et la route se couvre d’un épais manteau ! Et au bout d’un petit kilomètre, on en vient même rapidement à se demander si on va encore pouvoir continuer. Une interrogation qui ne restera pas longtemps sans réponse puisque s’agite déjà devant nous un agent de la DDE locale… Fenêtre baissée, il nous informe que la route vient d’être fermée (presque sous nos yeux donc) et qu’il faut rebrousser chemin jusqu’à Nelson, soit un retour en arrière d’une centaine de bornes !

Frustrés mais impuissants face à la situation, nous faisons ainsi demi-tour et commençons à nous demander si notre bonne étoile nous a définitivement quitté. Frustrés mais pas démotivés, nous nous arrêtons sur le bord de la route pour réfléchir sur notre sort. Il n’y a qu’une seule et unique route et elle est bloquée pour cause de fortes chutes de neige. Nous avons donc deux solutions (qui a dit que la vie était une question de choix, hein ?) : soit nous dormons sur Nelson et retentons la traversée demain matin (en espérant que la DDE ait déblayé la route, ce qui n’est pas gagné), soit nous abandonnons la West Coast et ses glaciers à leur triste sort et nous empruntons un autre chemin, celui de la côte est. Aventureux, nous optons (simultanément et d’un commun accord) pour la seconde solution ! Tous comptes faits, tous les chemins mènent à Rome, et donc à Queenstown. Nous voilà donc en route pour un détour d’un millier de kilomètres et c’est habités d’incertitudes que nous mettons cap sur Blenheim, notre premier « check point » sur la voie royale… Rapport à Queenstown, notre destination. « Queen’s town », « la ville de la reine », rapport à la royauté, d’où le jeu de mots « voie royale », non ? C’est pourtant simple, Queenstown !

On traverse alors Nelson (cette ville qu’on en devait plus revoir), Blenheim (cette ville qu’on ne devait pas voir), pour arriver à Kaikoura (cette ville qu’on ne devait découvrir que dans un mois environ). En quête de logement pour la nuit, on choisit l’auberge dans laquelle nous avons déjà prévu de séjourner lorsque mon Papa et Sonia seront là. Tant qu’on y est, ça nous fera une bonne occasion de savoir de quoi il en retourne, nous dîmes-nous… Pour le coup (et le coût), on n’a pas été déçu ! Des chambres super propres (et celle avec la salle de bain au prix de la simple), des douches refaites à neuf, de l’eau chaude bien chaude (importante précision), un accès Internet Wifi gratuit (assez rare pour être signalé), des petites attentions dignes d’un bon hôtel, des hôtes accueillants, de la soupe (aux champignons) et du pain frais pour notre arrivée. L’explication est toute simple : les nouveaux proprios ont racheté l’auberge il y a à peine deux mois, ils sont jeunes et plein de bonnes intentions. Une des meilleures auberges, si ce n’est la meilleure, notamment au rapport qualité/prix parce que, en plus, elle n’est pas chère ! Et je ne vous parle même pas de la vue le lendemain matin, la péninsule de Kaikoura étant coincée entre les montagnes enneigées des « Alpes du Sud » (c’est le nom) et le vaste océan Pacifique…

On ne voulait plus partir, ce qu’il a pourtant bien fallu faire. Une nouvelle grosse journée de route m’attend (Lulu ne touchant toujours pas au volant) avant d’atteindre notre deuxième étape. On file donc bon train vers Oamaru lorsque le ciel s’assombrit et la pluie se remet à tomber. Très vite, la pluie se transforme en neige et on se remet à craindre une fermeture de route sous notre nez. Les automobilistes redoublent de vigilance, certains abandonnent et s’abritent dans les stations services, d’autres enfoncent l’accélérateur dans l’espoir d’atteindre leur chaumière avant l’instant fatidique. La tension devient palpable, elle atteint son paroxysme lors d’un bref arrêt dans une « sandwicherie du bord de la route ». Les gérants, peu impressionnés et encore moins informés, nous informent que dans de pareilles conditions la route ne devrait pas tarder à être fermée. Nous reprenons donc la route en catastrophe et dans l’espoir enfantin d’atteindre la prochaine agglomération. Notre émoi ne fera finalement pas long feu lorsque, quelques kilomètres plus loin, la tempête de neige laisse place à un grand ciel bleu et que la route se remet à rayonner, l’air de rien. (Pensée annexe qui me vient tout à coup : il doit être sacrément compliqué d’être climatologue dans cette belle région du globe, avec des micros climats aussi marqués et des changements aussi brutaux !)

Le reste de notre voyage du jour s’étant déroulé sans encombre, nous arrivons à Oamaru avant l’heure prévue. On en profite donc pour aller voir la colonie de pingouins locale qui, dit-on, vaut le détour. Et là, honte sur les profiteurs et leurs diverses malversations ! Tout comme à Rotorua, où la soif du profit de certaines personnes (que nous ne citerons pas pour ne pas entrer ici dans la polémique) vous oblige à payer $50 pour voir un geyser (qui demeure un phénomène naturel, rappelons-le), l’accès à la colonie de pingouins s’avère payant. Et $26 par personne pour s’asseoir sur un rocher et voir un autre phénomène naturel, c’est-à-dire de petits oiseaux nageurs qui vont se coucher dans les rochers en face, faut pas se foutre de la gueule du monde ! SHAME ON GREED !!! (Honte sur la soif du profit)
Heureusement, un peu plus loin, il y a une autre colonie de pingouins dont les hommes n’ont pas réussi à tirer profit et auprès duquel le tout puissant DoC (Departement of Conservation) a fait construire un abris depuis lequel on peut observer la plage sans effrayer les volatiles… On en a vu un (un pingouin aux yeux jaunes), ce qui est peu mais mieux que rien !
L’auberge, elle, ne valait pas celle de la veille. La chambre était grande mais la propreté un peu douteuse, tout comme la gestion d’ailleurs, par une proprio plus artiste qu’autre chose et dont la « roots attitude » ne suffisait pas à faire oublier une cuisine dans un sale état et un chauffage défaillant. (Lulu ajoute que Jibé s’est gratté toute la nuit…)
(Lulu rajoute, pour finir et parce que Jibé a oublié de vous le raconter, nos deux petits arrêts au Sud d’Oamaru. A Moeraki, sur la plage, on peut voir des énormes boules de roches façonnées par la mer, c’est assez curieux. Et le Lonely (notre guide de référence, j’en profite ici pour dénoncer le Petit Futé qui est tout pourri) qui précise que c’est impressionnant en partie parce qu’il ne reste que les plus gros spécimens, la majeure partie de ces « boules » ayant été empruntée par les touristes qui ne trouvent rien de mieux que d’alourdir leurs bagages avec !! Et au Shag Point, on peut observer une colonie de phoques se dorer la pilule sur des rochers ou chasser des gros oiseaux qui, de loin, ressemblaient à des pingouins mais qui n’en étaient pas…)

Le dernier tronçon de route jusqu’à la ville royale (vous saisissez l’allusion) fut plus calme et émaillé de quelques ah et oh à la découverte de vallées enneigées, de plaines arides (et complètement désertes), de lacs azurés ou de sommets ensoleillés. Mais Queenstown, c’est déjà une autre histoire…


Bisous les p’tits clous !



Cliquer ici pour la Vidéo Bellamy's

Cliquer ici pour les Nouvelles photos (un peu en pagaille, mais bon...)

jeudi 10 juillet 2008

Le retour au Wwoofing !

.
On continue à rattraper notre retard avec au programme aujourd'hui, notre traversée vers l'île du Sud, nos premiers hôtes après la pause parlementaire et quelques rencontres impromptues...





Comme on vous l’avait annoncé et comme c’était prévu, nous avons quitté notre ville d’adoption, son stade chaleureux, son climat de m**** et nos chers colocs pour le Sud. Mais avant même de pouvoir fouler le sol de cette île si belle et si sauvage (d’après ce que l’on a si souvent entendu), nous devons prendre le ferry (le Kaitaki, le plus gros des bateaux en service). Au départ, toute contente et toute excitée, je me demande quand même s’il ne faudrait pas consulter la météo et prendre des cachets anti-mal de mer parce que le détroit de Cook, paraît-il, il secoue ! En réalité, environ 10 minutes à tout casser, et ceci en pleine mer, ce qui semble logique. La mer était plate, donc à défaut d’être amusante et chaotique, la traversée fut relaxante et scénique. L’opportunité pour moi de passer les 3 heures que dure le voyage à faire des allers et retours entre le pont avant, le pont arrière et les côtés du bateau, histoire de prendre des tonnes de photos du port de Wellington, du Parlement (ça vous colle à la peau ces choses-là), du détroit, de la plage où on avait vu des phoques avec Françoise, de la mer, des Sounds (avancées de terre toutes boisées et quasi vierges de peuplement qui constituent le nord de l’île du Sud), de la mer, des mouettes… quand je n’avais pas le nez collé au hublot (parce que dehors, il fait quand même un peu froid) ! De retour sur la terre ferme, nous filons à l’auberge de jeunesse déballer nos affaires et nous partons en balade vers un Lookout (je les aime tellement) sur les Sounds avant de revenir au chaud à la backpacker boire un verre de vin. Parce que nous fêtons mes 24 ans !

A cette occasion, mon cher et tendre m’emmène dans un restaurant de fruits de mer d’où j’en sors, ravie, repue et parée d’une paire de boucles d’oreilles en Paua, le coquillage local utilisé par les Maoris lorsqu’ils font des bijoux… Merci Jibé !

Le lendemain, nous remballons notre bazar dans la Titine (Jibé a quand même laissé le gel douche et le shampoing dans la douche avant de partir), direction la Golden Bay en passant par la scénique Queen Charlotte Drive longeant les Sounds (toujours eux) et que le soleil inonde de ses rayons, nous réchauffant au passage. Un arrêt Burger King à Nelson et quelques pauses photos devant la cathédrale de Nelson en parpaing (le choix du matériel de construction étant assez rarement utilisé par les Kiwis, on a voulu voir ça de plus près). D’autant plus que, la ville n’ayant plus assez de moyens financiers quant au plan original conçu par l’architecte, il manque un étage à l’édifice et l’entrée se fait par l’arrière ?!?


Nous continuons vers l’Ouest, traversons les Takaka Hills et arrivons enfin à notre nouveau Wwoofing chez Ann et David à Pohara, plus communément appelé « Rocks World ». Il s’agit d’une petite maison au milieu d’une propriété parsemée de rochers. On se croirait un peu dans le Seigneur des Anneaux. Il y a un petit étalage à l’entrée avec tous les légumes et fruits que l’on peut acheter, deux serres où poussent poivrons, potirons, herbes, fruits, ainsi que des arbres fruitiers, un ruisseau, des poules, des plantations de kiwis, et Mau, la truie. Ann et David sont des Britanniques exilés depuis plus de trente ans, professeurs respectivement de chimie et de biologie, passionnés par le tricot, le bridge et les mots croisés, soit un petit couple à la retraite paisible et agréable comme on les aime. Ils ont également deux fils, l’un vit à Dunedin et le second, Harry, vit deux soirs par semaine avec eux. En effet, Harry est autiste et ce fut, pour nous, la confrontation au quotidien avec un handicap que nous ne connaissions pas. Harry ne parle pas beaucoup mais demande souvent les mêmes choses à propos du déroulement régulier de sa journée : l’heure à laquelle nous allons prendre le café, s’il peut prendre du thé en fin de repas, où sont les gens qui l’accompagnent quand il n’est pas avec ses parents, s’il peut aller au lit ou s’il peut brûler des trucs (il n’y a pas de service de collecte des poubelles du côté de Rocks World et tout ce qui ne passe pas au compost se retrouve au feu…). Il aime aussi bien vider le lave-vaisselle, remet mon couteau quand il n’est pas à cheval sur le bord de mon assiette, bref, il semble maniaque au premier abord. Pourtant, Harry se met parfois à crier ou à taper des mains, selon s’il est content ou pas. Il saute quand il écoute de la musique et, de temps en temps, baisse son pantalon. Il est toujours pieds nus, en short, tee-shirt et ne s’habille qu’en noir. Avec nous, il a réagit différemment, en fonction de son humeur. Parfois, il nous parle, parfois il nous regarde sans vraiment faire attention à nous. Le premier jour, il nous a fait un thé et, le lendemain, il a tapé Jibé (pas fort) mais il n’a peut-être pas vraiment compris qui on était. On a surtout réalisé à quel point c’était dur de s’occuper d’un enfant autiste et à quel point Ann et David étaient de bons parents et, par extension, de très bons hôtes !

On s’est senti chez nous et on est vite entré dans une routine Wwoofing tranquille, 4 heures chaque matin. Au programme, on taille les arbres fruitiers (prunes, pommes et poires) et on met les débris sous les avocatiers. A 11 heures, la pause café moulu, tellement bonne quand il fait froid. A midi, le déjeuner c’est pain maison, légumes, chutney et thé. Les aprèm’, on les passe à rien faire ou seulement de petites balades dans les environs, notamment sur la plage pour découvrir un peu le Parc national Abel Tasman. Les soirées, c’est charmant repas concocté par Ann, spaghettis, curry, salade de fruits (nombreux et variés, kiwi, feijoa, cape gooseberry – ça ressemble à une tomate cerise en plus acide, babako – un drôle de fruit dont l’arbre ressemble au baobab, pepinos – une sorte de melon, persimmon – le kaki d’ici, pommes, bananes et mandarines) et pour une spéciale française, tarte à l’oignon et salade vosgienne. D’ailleurs, mon petit papa, tu peux être fier de moi, j’ai fait des adeptes de notre plat culte à l’autre bout du monde ! Ensuite, c’est lecture au coin du feu et gros dodo !

On s’est aussi fait une excursion au Cape Farewell, soit le bout du bout de la Golden Bay. On devait y voir le mont Taranaki et une bande de terre absolument superbe, en réalité, ça casse pas trois pattes à un canard et pas de mont en vue. Mais, au détour d’une balade depuis le parking, on tombe sur une plage déserte et, le long d’un ruisseau, sur des otaries qui (rien que pour nous) commencent leur show… Et vas-y que je fais des sauts, des courses et que je nage en relevant la tête pour être sûre qu’on la regarde, les regarde ! Bon, bah comme elles ont l’air de ne pas s’enfuir à notre approche, nous on s’installe et Jibé descend et s’approche encore plus d’elles. Et que l’otarie se rapproche et qu’elle monte presque sur les genoux d’un Jibé complètement béat ! Ah, cette faune néo-zélandaise si accessible, on ne s’y fera jamais. Et la réflexion de Jibé qui me fait marrer : « il n’y a que dans ce pays où tu peux croiser sur le même territoire des otaries, des moutons et des vaches ! »

Sacré Jibé !

vendredi 4 juillet 2008

Ce n’est qu’un au revoir…

Un grand pardon à tous nos fidèles lecteurs pour le retard qu'on a pu prendre, nous avons quitté Wellington et commencé notre périple dans l'ile du Sud depuis une dizaine de jours mais nous ne vous avons même pas parlé de nos derniers jours au Parlement, soirée d'adieu et tout le tralala... Voilà de de quoi rattraper tout ça, avant de plus amples nouvelles sur nos aventures dans le grand froid!





Nous y voilà, à l’approche d’un nouveau départ ! On emballe nos affaires, on range la maison, on fait un peu de shopping et, le plus important, on se fait une soirée d’adieu avec les collègues. Parce que, travailler au Parlement, ça nous a parfois bien tué mais si on est resté trois mois c’est aussi que, ces Kiwis, ils sont quand même géniaux ! Vous connaissez l’équipe, on vous l’a déjà présentée.
De mon côté, j’ai commencé à dire bye-bye aux gars de la Sécu que j’adore, à certains membres du staff et à quelques MP (députés). En particulier mon élève, Maguie, qui n’a pas voulu me laisser partir sans nous avoir offert un petit panier garni pour nous accompagner dans le Sud. Une bouteille de vin, un gâteau aux raisins fait maison et un sac à main en Mérinos ! C’est vraiment adorable de sa part surtout que je ne l’ai aidé que pour deux devoirs type Cned. Du coup, on est allé l’embrasser avant de partir à son bureau qui se trouve être l’accueil du bureau d’Helen Clark, qu’on a donc visité par la même occasion (le bureau) car elle n’était pas là (la Premier ministre) ! Très classe et très sobre ce bureau. Et une jolie photo avec Sarko devant l’Elysée ! En résumé, Maguie illustre parfaitement la gentillesse qui caractérise les Néo-zélandais et elle va beaucoup me manquer…
J’en profite pour remercier deux bienfaitrices qui, sans se passer le mot, nous ont gâté mercredi dernier pour nos anniversaires respectifs ! Merci Françoise pour les bouillottes (j’ai pris celle en peluche), les chocolats, les bouquins et les films. Merci Maureen pour les chaussettes, le champagne et les chocolats. Vous l’avez compris, Jibé adooore le chocolat et la chaleur, donc mille fois merci. Et ce n’est pas fini pour les cadeaux !
Vendredi fut notre dernière journée de boulot. J’y suis donc allée avec mon appareil photo, histoire de mitrailler tout le monde (vidéo à venir) et quand j’ai voulu prendre une photo des filles de l’office, Mary-Ann (compta) m’en a carrément donné une, et avec la boss en plus ! Juste après, Ben a débarqué avec un mini drapeau du pays pour moi et, le soir même, en arrivant au restau pour fêter notre départ, Trina me donnait sa jupe “pukeko” (vous savez la poule bleue) que j’avais trouvé géniale un jour où elle la portait ! Franchement, à ce moment-là, je ne voulais déjà plus partir ! Heureusement que Dennis m’a fait une « vacherie » avant de partir du taf pour me rappeler à quel point j’en avais marre de faire des cafés ! A 15h15, comme il trouvait que le temps ne passait pas assez vite, il a changé les horloges du Café pour les avancer d’un bon quart d’heure. Malin ! Mais, résultat, toute la cuisine est partie plus tôt et, comme je faisais la fermeture, et qu’un client m’a gentiment expliqué que ma pendule était cassée, j’ai dû me taper la plonge, avec Ben, avant de partir ! Merci Dennis… Bon, d’accord, c’était juste une blague et il s’est excusé quand nous sommes allés boire un coup en sortant de nos dernières heures de boulot à Bellamy’s…
On a ensuite rejoint Ha Youn (ma petite cuisto), son amoureux, Trina, Ben, Raymond (un autre cuisto), William, Laura et Claudette au restau coréen, parce qu’Ha Youn est Coréenne (bah, avec un nom comme ça, elle allait pas être Française… bon, d’accord, Claudette est Sud-africaine malgré son nom, et alors ?!) et qu’on lui a dit qu’on adorait les Bibimbap ! Un barbecue, des sushis végétariens, des bières coréennes et un vin à base de prune verte plus tard, direction le Karaoké (au fond du restau) où Jibé, entre autres, nous a fait part de ses talents de chanteur (Cf. le temps pourri qu’on se tape à Wellington…). Le plus drôle c’est quand Ha Youn met des chansons en coréen, connues ou non (comme par exemple, la version coréenne de I will Survive) ou quand Trina se marre très fort dans le micro ! Mais vous en saurez plus quand j’aurai fait le montage vidéo ! Bref, une super soirée qui s’est finie dans le bus de nuit (à $16 à 2h du mat’) et qui m’a serrée le cœur même si on les revoit lundi (remise des badges et des uniformes). Claudette était toute émue de voir partir Jibé, son collègue du Room service, et moi, je sais d’avance que Trina et Ha Youn vont beaucoup beaucoup me manquer… Mais, il ne nous reste qu’à peu près 3 mois pour faire tout le Sud et, après étude du budget et planification de pas mal de nos sorties, nous allons « devoir » reprendre la route à nouveau ! Traversée prévue mercredi (25), impressions au prochain épisode !
Et juste pour nos Bretons qui s’interrogent, on descend par l’Ouest sans passer trop de temps sur la côte (on n’a pas trouvé de Wwoofing). Ce qui donne : Picton, Takaka, Greymouth, Franz Glacier et l’autre, Queenstown, Manapouri (Doubtfull sound), Invercargill, les Catlins, Dunedin et Christchurch où nous réceptionnerons Alain et Sonia pour les visites sur Kaikoura, Akaroa, et les montagnes environnantes… Un bien beau programme en perspective.