Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous partons à la découverte de la faune et de la flore néo-zélandaise au coeur de Wellington. Le Karori Wildlife Sanctuary regorge d’arbres fougère (de toute sorte et parmi elles, la célèbre Silver Fern), de Pohutukawas, de Kawakawas, de palmiers et de Rimus (pour les arbres) ; de tuis (l’oiseau chanteur), de pigeons « obèses » néo-zélandais, de wetas (l’insecte énorme qui heureusement pour nous dort dans une boîte avec une séparation de verre), de tuataras (un gros lézard), de kakas (des petits aigles), etc. Bref, de quoi se faire un bon aperçu de la nature Kiwi.
Mais le meilleur reste l’expo sur les baleines et assimilés. Il n’y avait qu’à voir l’entrée de l’expo pour savoir que l’intérieur serait à la hauteur : une porte de marae toute de bleue vêtue, ça vous met l’eau à la bouche. En quelques points, rien que pour vous, tout ce qu’on a pu apprendre sur ces impressionnants mammifères.
- Le terme « Whale » que nous traduisons par « baleine » a en fait une définition plus large que la notre. Les anglo-saxons distinguent deux types de whale, celles qui ont des dents et celles qui ont des fanons. Parmi les baleines à dents, nous retrouvons les orques et les cachalots qui, en réalité, ne se servent de leurs dents que pour se battre contre les autres males. Pour manger, ils avalent tout rond ! Les autres, vous les connaissez, ce sont les baleines, bleues, blanches, grises, à bosses…
- Les baleineaux naissent par la queue et sont poussés à la surface par leurs mères pour prendre leur première respiration. Ils sont ensuite allaités par leur maman ou toute autre femelle jusqu’à l’âge de 6 mois.
- Les baleines peuvent plonger jusqu’à 2000 mètres et rester sous l’eau 80 minutes sans respirer !
- La chasse à la baleine s’est arrêtée dans les années 70 en Nouvelle-Zélande et le pays est devenu l’un des plus fervents activistes dans la protection de ces animaux dont on ne connaît finalement que très peu de choses. Régulièrement, des protecteurs de ces géants escaladent les bateaux de pêche japonais pour protester contre les massacres qui perdurent…
- Les baleines sont en voie de disparition et récemment une variété de dauphins a encore disparu. Par exemple, les baleines s’échouent sur la plage quand elles se font piéger par les marées, quand elles avalent des sacs plastiques ou des produits toxiques dû à la pollution des mers, quand elles confondent les sonars des bateaux avec leur nourriture et finissent déchiquetées par les hélices de ces mêmes bateaux…
Bref, on a pu se rendre compte de la majesté de ces animaux et constater le manque d’éducation des entreprises occupées à faire du chiffre… Triste mais instructif !
Vendredi, en route pour le Botanic Garden et la rencontre avec les jardins à la néo-zélandaise ! Il n’y a rien à dire, ils ont la main verte ces Kiwis. Le jardin est très joli et présente des tonnes de plantes grasses qui poussent dans le gravier : c’est ça le jardin à la Kiwi. Tout en haut, nous avons un point de vue sympa sur la ville et le port. Juste avant de descendre au cœur de Wellington pour y faire un peu de shopping et prendre toutes les sculptures qui jalonnent les rues de la ville en photo. Pour ce faire, nous avons emprunté le Cable car, funiculaire en trois arrêts et à l’ambiance siècle passé. Une attraction à touristes dont on ne se passe pas.
Mardi, on est déjà en mal du Parlement ! Non, j’rigole. Mais ce n’est pas parce qu’on y a bossé 4 heures qu’on le connaît par cœur ! Petit détour en trois immeubles et une visite guidée d’une heure pour nous aider à mieux nous repérer dans cet immeuble et donne l’occasion à Françoise de connaître notre QG pour les prochains mois… Le bâtiment principal, surnommé la « Beehive » car l’immeuble fut conçu en forme de ruche, en jette pas mal. Non seulement par le nombre de gars de la sécurité mais par la classe qui se dégage de cet immeuble très aéré et éclairé, sans pour autant être tape-à-l’œil. Ce premier immeuble héberge l’exécutif, donc le gouvernement dans son intégralité, ainsi que leurs staffs et le staff de Bellamys, la société qui nous emploie… Egalement deux salles de réception, les cuisines et mon petit Café. L’immeuble d’à côté (le bâtiment historique) abrite le Parlement à proprement parler, c’est-à-dire l’ensemble des députés (et leurs bureaux) ainsi que l’hémicycle (qui n’en est pas un puisque la salle est rectangulaire, à l’anglaise). Nous avons pu visiter, en fin de session, rien de spectaculaire. Il y a aussi l’ancienne chambre haute, l’équivalent du Sénat ou de la Chambre des Lords en Angleterre… sauf qu’elle n’existe plus depuis une cinquantaine d’année ici. Les Kiwis avaient bien compris que le Sénat ne servait plus vraiment à rien (surtout que leurs sénateurs étaient nommés, non pas élus) et ils s’en sont donc tout simplement débarrassé ! La salle ne sert plus qu’une fois tous les trois ans lors de la cérémonie de formation de chaque nouveau gouvernement (eh oui, tous les trois ans les élections ici). Et en présence de la Reine (ou de son représentant le Gouverneur général de Nouvelle-Zélande)… Mais pas d’Elizabeth pour nous. Par contre, sans le savoir, nous venions de croiser une bonne partie des ministres et députés qui quittaient la salle de l’assemblée. Mais c’est trop bête parce que, nous, les politiques Kiwis, on ne les connaît pas ! Enfin, pas encore ! Dernier bâtiment à visiter, la Bibliothèque du Parlement. Pas vraiment partie intégrante du complexe mais rattaché à celui-ci. D’autant plus que c’est certainement le plus joli, avec ses allures d’église ! Le troisième véritable bâtiment s’appelle Bowen House est regroupe tout l’administratif… Mais, comme vous pouvez l’imaginer, rien de bien intéressant à visiter par là-bas ! Enfin, rien que pour vous, en exclusivité (car ça n’est pas montré au public), il faut savoir que le Parlement possède une salle de gym, une piscine et une garderie. Parmi les petites cocasseries, il y a aussi une poste et une salle réservée aux partenaires, époux et épouses des parlementaires… (NB : cette section sur le Parlement vient d’être entièrement réécrite par Jibé, Lulu ayant encore un peu de mal à se repérer et à bien savoir quel bâtiment abrite quoi…)
Afin de compléter notre culture générale sur l’histoire de cette ville désormais nôtre, nous nous sommes rendus au musée de Wellington. Il retrace, entre autres, l’histoire de la ville et de ses habitants en 100 anecdotes, une pour chaque année de 1900 à nos jours.
Exemple n°1 : Nous vous avions déjà parlé du fameux dessert Kiwi : le Pavlova. Les Néo-zélandais et les Australiens se battent depuis des années quant à l’origine géographique de ce gâteau plein de sucre. Le musée nous apprend que le cuisinier Jack Stevens fut tellement époustouflé par la performance de la ballerine russe Anna Pavlova en 1926 qu’il conçut un dessert évoquant la légèreté et les froufrous du tutu de la danseuse. La recette fut inscrite en 1929 dans le livre de cuisine kiwi de référence The Mother’s Union Cookery Book et 6 ans plus tard, en 1935, les Australiens présentèrent le Pavlova comme invention originale Aussie.
Exemple n°2 : Wellington, qui compte (banlieue comprise) environ 250 000 habitants, regroupe 50 000 habitants originaires des îles du Pacifique selon la répartition suivante : environ 20 000 Samoans, 9000 Fidjiens, 6500 des îles Cook, 6000 des Tokelau (rappelez-vous les destinations tendances…), 2000 des îles Tonga et 1300 Nuieans.
Exemple n°3 : Le musée raconte l’histoire du naufrage du Wahine, une catastrophe récente et douloureuse pour les Wellingtoniens. Le ferry qui faisait le lien entre l’île du Nord et l’île du Sud rencontra un orage en arrivant dans le port de Wellington le 10 avril 1968 (Bon anniversaire tata Valérie). Il perdit d’abord son radar puis se dirigea vers une barrière de récifs, ce qui détruisit le moteur et le gouvernail. De plus, 4 des 8 bateaux de sauvetage étaient usés et donc inutilisables. En totalité, 51 personnes perdirent la vie.
Rassasiés par tant de connaissance mais affamés, nous nous sommes dirigés vers un formidable petit restau Maori où nous avons passé une chouette soirée. Dégustation de bières artisanales maoris (la Tuatara et la Taa Kawa), de morceaux de pain maison à tremper dans des dips (pesto, crème, huile), suivis par un plat de poisson (Tarahiki) et d’une galette de kumara le tout cuit à l’hangi, c'est-à-dire à l’étouffé. Ce qui nous donne un bon mélange de tradition et de modernité. En dessert, rien que pour vous faire saliver, un gâteau au chocolat pour Jibé, une crème au citron pour Françoise et une tarte à la kumara pour moi, l’ensemble accompagné de glace et de cacao saupoudré pour former le dessin d’une fougère, trop bien !!
Ps : Un p’tit bisou à ma Delphine et ma Karine, fidèles lectrices ! Z‘avez vu, je m’installe enfin !
Pps : A nos collègues globe-trotter ! Les chiens ont effectivement déserté notre vue depuis que nous sommes à Wellington mais on ne va pas s’en plaindre… Vous dîtes êtes passés par les mêmes hôtes que nous ? Mais lesquels ?? Et pour l’île du Sud, si on se tue au travail c’est pour y passer du bon temps. Message reçu pour la côte ouest, on a deux Woofeuses hollandaises en éclaireuses mais c’est sympa d’avoir des conseils. Thanks mates !