jeudi 14 août 2008

Les Catlins et Tirimoana

Aujourd'hui, on rattrape un peu plus notre retard...

Chers lecteurs assidus,

Nous avons quitté la famille de Grant pour retrouver Sue et Pat à Dunedin en passant par les Catlins. Il s’agit du sud du sud scénique et vide de tout ! Mais riche en flore et surtout en faune, ce qui nous intéresse plus particulièrement. Premier arrêt à Fortrose pour nous rendre compte que l’essence y est beaucoup trop chère (20 centimes de plus qu’en ville alors que le prix de l’essence chez nous redescend tout doucement). Détour donc vers Tokanui pour y faire le plein à un prix correct et nous repartons vers le Waipara point. De là, nous avons un point de vue sur une Stewart Island que l’on distingue à peine mais qui, au final, ne nous intéresse que très peu. Nous, on préfère observer les lions de mer qui se prélassent sur la plage ou qui se promènent près de la voiture. D’ailleurs, c’est très gros un lion de mer et ça pèse en moyenne 400 kilos. Et je ne faisais pas la fière quand ce dernier s’est mis à m’approcher, un peu trop rapidement à mon goût, tout en baillant et en me montrant ses dents… Déjà pas téméraire dans l’âme, j’avais aussi lu précédemment que les lions de mer n’aiment pas trop être dérangés et qu’ils peuvent chasser l’homme et le mordre. Il faut également ne jamais se mettre entre lui et la mer mais là, pour le coup, il était couché dans les bosquets de tussoks à un mètre de la route. Nous avons dès lors laissé ces deux gros nounours dont nous n’avons pas (malheureusement ?) senti la forte odeur qui les rend si célèbres et poursuivi notre chemin jusqu’à Nugget Point.


On ne savait pas trop à quoi s’attendre là-bas. Souvent, les innombrables brochures touristiques que je ramasse et dépouille pendant des heures nous déçoivent. A cet endroit, la brochure expliquait qu’on pouvait voir des pingouins, des phoques, des lions de mer, des éléphants de mer, des albatros et même des dauphins… Soit une énumération alléchante de la faune du coin qu’on se refuse à observer ailleurs que dans son environnement naturel (du moins en Nouvelle-Zélande). Première constatation, on ne voit pas d’animaux à Nugget Point. C’est plus une succession de rochers qui, depuis notre point de vue, un phare, donne l’impression d’avoir été disposés par un artiste. En y ajoutant les couleurs de la mer qui part sur des tons bleus foncés pour aller vers le jaune doré en passant par le turquoise (allez savoir pourquoi !), le résultat est plutôt chouette. On distingue même la péninsule de Dunedin et l’orage qui se prépare. Pas de temps à perdre, nous partons à l’assaut des pingouins car il est 3 heures et qu’on en a toujours pas vu. Nous allons donc nous cacher dans un petit abri aménagé par le DOC et commençons notre longue attente. Il faut dire que la dernière fois qu’on a cherché à en voir, c’était dans les Fjords et à Oamaru où nous étions scandalisés d’avoir à débourser 25 dollars pour passer la barrière qu’un escroc malin (ou chanceux) avait installé décrétant un droit d’entrée outrancier pour un phénomène naturel.

Bref, au bout d’un quart d’heure, on commence à se dire que vraiment on n’a pas de veine car rien ne se passe… quand Jibé aperçoit soudainement ce qui ressemble à un canard s’approcher du rivage et sortir de l’eau. Un pingouin ! Et le plus rare de surcroît, puisqu’il s’agit du pingouin aux yeux jaunes. Et hop, il se dandine jusqu’aux rochers où il se met à sécher tranquillement à l’air libre en remuant le derrière de temps en temps ou en agitant les ailes. Et hop, il brave les rochers en les sautant aussi agile qu’un cabri et part se réfugier dans son abri où il y retrouve son nid après une grosse journée de pêche en mer. Les deux heures qui suivent ne sont qu’une succession d’étonnements et de sourires. En effet, plus d’une dizaine nous ferons l’honneur de sortir ce soir-là, soit la moitié de la colonie recensée à cet endroit. Malgré la pluie qui commence à tomber, on ne peut quitter des yeux ces petites bêtes tellement adroites dans l’eau, jouant avec les vagues et qui semblent si penauds sur la terre ferme. N’empêche qu’au moment où on les quitte, ces petits pingouins, ils ont presque tous quitté la plage et se sont réfugiés dans des bosquets après avoir monté en sautillant une pente à presque 40 degrés ! Vachement agile le pingouin quand même !

Tout « émotionnés », nous regagnons la voiture car nous devons rejoindre Dunedin avant la nuit, par politesse pour Sue qui doit se demander ce qu’on fabrique. On est surpris d’y arriver très vite, voir même trop vite quand, devant nous, se dresse la pancarte d’entrée dans la ville de Dunedin. Vérification faite, la ville est toujours à plus de 30 kilomètres de là. En effet, et afin de devenir la 4e ville la plus étendue au monde, la ville de Dunedin a fait posé le panneau en pleine campagne à des dizaines de bornes des réelles limites de la ville… On appréciera le procédé ! Mais en attendant de vous faire visiter la ville, attendez un peu que je vous parle de notre hébergement ! Une fois de plus, Pat et Sue nous accueillent généreusement, cette fois-ci, dans leur résidence secondaire « Tirimoana ». C’est une maison d’hôtes mais aussi le pied-à-terre de Pat qui passe beaucoup de temps à l’Université de Dunedin en tant que professeur en médecine. Située à Karitane, soit une trentaine de kilomètres au nord de Dunedin, Tirimoana est une immense maison en bois, vieille de plus de cent ans (c’est vieux à l’échelle de la NZ rappelons-nous). Elle donne bien évidemment sur la mer et sa plage et son soleil et ses vagues qui vous bercent chaque soir… Le jardin est très joli et bien tenu, et notre boulot consiste à le nettoyer un peu, soit arracher les feuilles mortes et tailler les arbustes. Comme d’hab’, on dort bien, on mange bien (pâtisseries et petits plats extras) et en échange de deux jours complets à astiquer la cuisine, le salon, le couloir, les fenêtres et le jardin, Sue nous offre deux jours de congé pour découvrir Dunedin… Que nous vous raconterons une prochaine fois… (très bientôt)


Bisous à tous !

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