Kaikoura
Lundi 4 Août :
On a des invités ! C’est l’occasion pour nous de nous reposer un peu (beaucoup !) et de découvrir le Canterbury en commençant par Kaikoura.
En maori, Kai signifie « manger ou nourriture » quand Koura veut dire « langouste ». Vous l’aurez compris, nous sommes au pays des mangeurs et des pécheurs de langoustes. Mais ce n’est pas tout ! Kaikoura est surtout réputée pour la richesse de sa faune environnante et ses nombreuses attractions touristiques. C’est ce que nous expliquons à Alain et Sonia lorsqu’ils sortent de l’aéroport pour monter dans la très célèbre Titine. Sauf que, 20 minutes après, nous ne sommes toujours pas partis. En effet, nous devons faire rentrer, dans notre formidable Sport Wagon, pas moins de 4 énormes sacs, ma grosse valise, 3 sacs de courses et d’affaires diverses, notre couette King size, le radiateur portable, l’ordi portable, les chaînes, un sac de patates et la glacière pleine de bières… Solution ? Tout le monde se serre ! Pendant 2 heures et demie. Assez de temps pour voir que les récentes intempéries ont laissé leurs traces dans les champs, pour la plupart inondés. On donne quelques explications à nos malheureux visiteurs qui, coincés entre deux piles de bagages ne peuvent pas trop voir le paysage, en indiquant les moutons, les oiseaux qui ne volent pas sur la route, les subtilités du code de la route kiwi… On observe la DDE locale nettoyer la route, encore un peu bloquée par des glissements de terrain et, première surprise, on aperçoit quelques phoques sur les rochers, dans la mer ou au bord de la route. La seconde surprise arrive très vite car, étant en plein hiver et au bord de la mer, l’auberge de jeunesse que nous avons réservé est vide ! Donc on a plus l’impression d’être en Bed&Breakfast qu’en Backpacker. De plus, les proprios (qu’on a déjà eu l’occasion de rencontrer au cours de notre détour forcé) sont vraiment sympas. Johnny et Bridget sont un jeune couple avec un caniche marrant du nom de Mini et une auberge toute récemment achetée. Ils voulaient acheter une maison à eux et ont donc repris cette auberge de jeunesse, tout en gardant une partie perso le temps de faire construire leur nouvelle demeure à l’arrière. Résultat, nous avons un logement agréable et chauffé et des petites attentions telles que les petits bonbons sur l’oreiller. Voire, carrément, la langouste cuite et mise au frigo rien que pour nous. Effectivement, Johnny s’occupe surtout de l’une des activités phare à Kaikoura : la partie de pêche (l’auberge n’étant qu’une source de revenus annexe). Mais nous y reviendrons. Pour l’instant, il s’agit de se remettre du décalage horaire, car le programme va être chargé !
Mardi 5 Août :
Lever à l’aube, grattage du pare-brise, prise de pilules contre le mal de mer, enfilage des Damarts (l’ordre étant à revoir), nous nous rendons à l’embarcadère pour notre première sortie en mer. Une excursion très spéciale puisque nous l’attendions depuis un bon moment déjà et qu’elle est unique en son genre : le Whale watching. En français, l’observation des baleines dans leur milieu naturel. Pour cela, nous bravons une mer agitée à l’aide d’un bateau confort, à moteur et quittons le rivage de Kaikoura sous un soleil radieux. En chemin, nous apercevons une otarie qui sort sa tête pour nous voir passer, l’air de rien, ainsi que des oiseaux qui jouent avec le bateau, les vagues et le vent. Peu de temps après, nous observons notre première baleine. Il s’agit d’une Sperm whale autrement dit un cachalot. On peut le voir expirer l’air par son évent et se rendre compte que ça ne souffle pas l’eau à 50 mètres de haut comme on aurait pu l’imaginer. Néanmoins, se tenir là, si près d’une baleine, ça vous colle un drôle de frisson. Nous restons quelques instants à la regarder se reposer (et probablement digérer, comme nous explique la gentille madame), dans un silence cérémonial, avant de la voir préparer sa plongée et nous montrer le bout de sa queue, puis disparaître complètement. Le bateau repart de plus belle afin de peut-être rencontrer d’autres spécimens, tandis que nous nous cramponnons aux rampes et pleurons à grosses larmes tant le vent nous fouette le visage. Soudain, une autre baleine est en vue. Du moins, l’un des membres de l’équipage l’a repéré avec son gros écouteur à sonar et les infos données par le pilote qui s’occupe de la même attraction, mais dans les airs. Un autre cachalot est à la surface, nous pouvons ainsi reprendre une centaine de photos. Puis, nous partons à toute allure atteindre une troisième que l’on verra malheureusement plonger de loin. Pas de chance pour nous et pas de chance pour ceux qui n’ont pas pris de pilule contre le mal de mer. Et oui, les premiers malades commencent à pourrir le pont de leur… Enfin, bon, vous aurez compris. Pas grave, on reste sur le toit et on scrute de plus belle pour, peut-être, en voir une dernière avant le retour sur la terre ferme. Et nos prières sont exaucées, un autre cachalot vient nous adresser un dernier adieu et c’est tout émus que nous reprenons nos places à l’intérieur pour rejoindre le bord après plus de 3 heures passées sur l’eau. En voilà une bonne façon d’occuper notre première matinée de vacances !
Le grand air nous a ouvert l’appétit, nous attaquons la langouste gracieusement cuisinée par notre hôte. Puis, nous entamons une petite marche digestive sur les rochers au bout de la péninsule de Kaikoura. La marée est basse et la colonie de phoques n’est qu’à quelques minutes de marche. Mais alors que je m’avance pour voir de plus près ces grosses peluches bronzer sur les rochers, les mouettes me font comprendre que je me suis approchée trop près de leurs nids. Becs en avant à grand renfort de cris stridents, les mouettes se ruent vers nous et je réalise que ça peut faire très peur, une mouette ! Plus tard, en revenant au parking, on remarque un groupe de personnes agglutinées autour de quelque chose. La colonie de phoques commençait en réalité dès le parking et nous ne l’avions pas vu. Qu’à cela ne tienne, nous ne nous approcherons pas comme le font tous ces touristes sans scrupules qui, pour un simple cliché, dérangent et ne respectent plus les distances de sécurité entre les animaux et les hommes. C’est vraiment stupide car toute cette nature accessible et observable ne le sera plus si les gens ne respectent rien… Moi, j’aurais bien aimé que le phoque ne se contente pas de grogner et morde un touriste au passage. Ca les aurait fait moins rire ces idiots!
Bref, pour clore la journée, on s’est fait une petite partie de Monopoly version kiwie ! Ici, pas de rue de la Paix mais l’île de Rangitoto est l’une des propriétés les plus chères et au lieu de nos 4 gares, les kiwis ont la possibilité d’acheter le Cable Car de Wellington, l’aéroport d’Auckland, le Ferry de Picton et la gare de Dunedin. Au final, Sonia et Jibé se sont fait plumer et j’ai finalement perdu face à Alain. Pourtant, j’avais réussi à choper le Mont Cook et le Milford Sound et y construire des hôtels, une première dans l’histoire de Lulu et le Monopoly. Mais assez rigolé, une nouvelle journée nous attend…
Mercredi 6 Août :
La vie peut être cruelle parfois… Le soleil était pourtant là, la mer ne secouait pas beaucoup, les combinaisons de plongée nous allaient plutôt bien et on arrivait à respirer dans le tubas. Sauf que voilà, les intempéries (encore elles !) ont trop agité la mer et les dauphins étaient au grand large. De plus, notre guide nous a expliqué que des orques avaient été vu aux alentours et les orques mangent les dauphins. Pour toutes ces raisons, nous n’avons pas pu nager avec eux comme c’était prévu. On était tous déçus mais les dauphins restent des animaux sauvages dont on ne peut pas toujours prévoir le comportement. Du coup, je ne sais pas si ce fut la déception ou le décalage horaire pour nos invités mais on a rien fait de plus cette journée. Faut bien se reposer un peu !
Jeudi 7 Août :
D’autant plus que la journée de jeudi fut des plus magiques ! Parce que notre hôte était vraiment cool et que le temps restait au beau fixe, nous sommes retournés en mer pour une partie de pêche ! Au menu 3 heures et demie à la recherche du repas du soir… Vers 10 heures, nous partons les sacs à dos remplis de snacks, sandwichs et bières pour messieurs, ou comment pêcher à la kiwi. Premier arrêt, nous relevons les nasses pour attraper des langoustes et nous relâchons la première car il s’agit d’une femelle pleine d’œufs. Le deuxième arrêt, nous le faisons près des phoques qui prennent la pose rien que pour nous. Au passage, on a le choix entre les observer dans l’eau ou sur les rochers et sans le troupeau de touristes avec nous, le pied ! Puis, nous nous dirigeons vers l’un des coins de pêche que connaît Johnny. Les surprises ne cessent alors d’affluer. On croise, à notre grande joie, des pingouins bleus, les plus petits du monde ! Dans l’eau, on dirait vraiment des canards avec un bec légèrement différent. Puis, des dauphins Hector (le second plus petit du monde, décidemment !) nous rendent visite en nageant gaiement autour du bateau. Le coin semblant également plein de poissons, nous jetons l’ancre. Sonia ouvre la partie en pêchant un premier poisson, une perche de mer même si elle est plus intéressée par les dauphins que par la canne à pêche. A partir de là, les touches s’enchaînent et nous attrapons, chacun notre tour, perches, cabillauds et bébés requins. Nous relâchons ces derniers que nous ne pouvons manger, surtout que le panier commence à sérieusement se remplir ! Tout autour de nous, lorsque Kev, l’assistant de Johnny, commence à couper les filets pour notre repas du soir, des goélands, des cormorans et (les plus impressionnants) des albatros s’amassent autour du bateau. Du coup, entre les dauphins, les poissons et les oiseaux, on ne sait plus où donner de la tête. Alain se transforme en véritable Cap’tain Igloo et attrape les poissons à la chaîne ! Sa plus grosse prise restera ainsi dans les annales et l’appareil photo de notre hôte (qui n’en avait jamais pêché), une raie ! Qu’il aura remonté pendant au moins 10 bonnes minutes ! Le temps passe malheureusement trop vite sur l’océan et nous devons regagner la plage. Sur le chemin du retour nous nous amusons des vagues qui font rebondir le bateau et nous installons des morceaux de poissons en guise d’appât pour les nasses à langoustes. Et, alors que nous remplacions les carcasses par du poisson frais, quelle ne fut pas notre stupeur de remonter un carcasse de langouste, accompagnée de son prédateur du jour : un poulpe ! Nous remettons cette grosse bête vilaine et gluante à la mer après lui avoir causé certainement une grosse frayeur et nous découvrons qu’elle n’était pas seule… Un hippocampe se trouve aussi dans la nasse ! C’est à croire que toute la faune maritime s’est donnée rendez-vous ce jour-là, exclusivement pour nous ! Après tant d’émotions et légèrement saoulés par le vent, nous nous reposons à l’auberge. Nous jouons au jeu des personnages célèbres et les filles gagnent et gagnent et regagnent… (Merci Manu de nous l’avoir appris, il nous fait vraiment marrer ce jeu !) Puis, après un bon plat de poissons, nous allons faire de beaux rêves, bercés par le tangage du bateau (qui, perso, ne me quitte plus).
Vendredi 8 Août :
Pas grand-chose, on prend un rythme assez cool. De plus, le soleil laisse peu à peu place à la pluie ! On reste alors devant la télé, on fait des machines à laver, on remet une trempe aux mecs au jeu des personnes, j’apprends avec difficulté à jouer à la belotte… Je réalise également ma BA du mois en ouvrant la porte à un backpacker allemand en l’absence des patrons, insistant pour qu’il attende le retour de Johnny plutôt que d’aller dans une autre auberge. Résultat, quand on repart, il nous explique qu’il va rester à l’auberge quelques semaines, Johnny l’ayant embauché pour faire le ménage. Et dire que si je n’avais pas ouvert la porte… Merci, mes chevilles vont bien et ça fait toujours plaisir de se faire mousser. Après tout, c’est notre blog, notre vie en NZ, notre fierté sans modestie ! Et toc ! Et c’est ainsi que je vous laisse et vous donne rendez-vous à Christchurch ! (Jibé rajoute :Heu, je tiens à préciser que j’ai pas pris la grosse tête, moi…)
1 commentaire:
heureux d'apprendre que nous avons, e
n fait,été si près des cachalots.baleines ou cachalots,peu importe !c'était...comment dire... FEERIQUE MAGIQUE ...
merci pour toutes ces photos que nous avons ramenées dans nos yeux et dans notre coeur
on vous aime profondément
SONIAlain
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