vendredi 15 août 2008

Welcome to Dunedin !

Grâce à une Lulu toujours très inspirée, on continue à rattraper notre retard avec un deuxième post en deux jours. Pas mal!



A leur arrivée en 1848, les premiers colons écossais baptisèrent ainsi la ville de Dunedin, d’après le gaélique qui signifie Edimbourg. Nous, les origines écossaises de la cité ne nous intéresse que moyennement, même si on apprécie l’ambiance générale qui s’en dégage. Ainsi, nous sommes allés nous promener sur le campus de l’Université de l’Otago, l’une des plus grosses du pays et certainement la plus cotée en terme de qualification et de mégas fiestas. Les bâtiments sont en grosses pierres grises et les chemins qui y mènent sont pavés. De plus, l’endroit est bien tenu et les affiches, généralement collées un peu partout, se retrouvent uniquement aux endroits prévus à cet effet. A chaque département, Histoire, Biologie, Psychologie, etc., une maison complète est attribuée. Pour ceux qui connaissent, Jibé s’est cru à Charleston et, de mon côté, j’errais dans une reconstitution moderne de Poudlard, le « pourcent artistique » en supplément. Dans le même style, j’ai bien aimé la gare de Dunedin, construite dans le même esprit. Et, surtout, je dois dire que cela fait du bien de voir des bâtiments tels que des gares, des églises et des universités… en pierres ! On craque un peu avec les maisons en bois. Et, honnêtement, je préfère de loin la belle pierre, solide et isolante, aux planches de bois peintes. Mais bon, chacun ses goûts. En parlant de goûts, j’ai eu une belle surprise lorsqu’on s’est garé à la gare. Nous sommes tombés sur le marché régional ! J’ai toujours aimé les foires, les broc’ et les marchés et, ici, il y a toujours plein de bonnes choses à déguster. Du coup, on est reparti avec du miel, de la saucisse de vénisson (de la viande de cerf) et de la pâte sucrée aux graines de tournesol. Quésako ? Une sorte de fudge russe à étaler sur les blinis ou à manger à la cuillère, façon moi. Le bonheur à petits prix.



Nos babines n’étant pas suffisamment rassasiées, nous voilà en route pour une visite de l’usine qui fabrique les chocolats anglais les plus célèbres du monde : la Cadbury’s factory. En bref, une leçon sur l’histoire du chocolat, sa préparation et sa diffusion dans le monde avec les odeurs plein le nez et des échantillons plein la bouche ! Notre Jibé en fut ravi. En détails, pour les plus curieux, je vous explique :

- la fabrique a été créée par un certain Richard Hudson en 1884. Mais l’histoire du chocolat est bien entendu plus vieille que ça. Le chocolat était consommé par les Aztèques en Amérique et fut pour la première fois ramené en Europe par, vous vous en doutez, Christophe Colomb. Mais il ne fut réellement introduit à la cour qu’en 1528, par Hernando Cortez (explorateur et colonisateur de l’Amérique au XVIe siècle) et ce, sous la forme d’une boisson chaude. A l’origine, les Indiens utilisaient le chocolat combiné avec de l’eau chaude. Plus tard, les Anglais remplacèrent l’eau par du lait et ce n’est qu’en 1729 que la première fabrique fut créée sous le roi Georges II, en Angleterre donc. Ah, ces Anglais, ils ont toujours les bonnes idées ! Sauf que l’obtention du chocolat est, en réalité, un vol commis par le célèbre corsaire Sir Drake (tiens, tiens…) au service de la reine à la fin du XVIe siècle. Ce corsaire avait pour mission de piller les navires espagnols (rappelez-vous, l’invincible Armada coulée par ce même énergumène en 1588) et c’est ainsi qu’il remporta, dans son butin, le précieux chocolat. Voilà pour l’explication historique. Au cours de notre visite, nous avons surtout pu observer le processus d’empaquetage et parfois tester quelques échantillons (deux barres de chocolat au lait, deux barres Crunchie, une barre au marshmallow et une autre à la banane) ! La méga gigantesque fontaine à chocolat n’était pas si exceptionnelle que ça. En plus, le chocolat qui s’en écoule n’est utilisé que pour la fontaine et macère longtemps dans la même cuve. On n’avait pas trop envie d’y mettre le doigt, au final.

Pour finir quelques infos en bref, utiles comme futiles, mais qui ont le mérite de nous apprendre quelques choses :

- Le chocolat Cadbury fabriqué en Nouvelle-Zélande, et donc à Dunedin (pour ceux qui ne suivent pas), est un mélange de cacao de Malaisie, de canne à sucre australienne et de lait de vaches d’ici. Unique !

- Tous les ans, nous consommons en moyenne un kilo et demi de chocolat (par tête).

- Vrai ou faux ? Le chocolat est toxique pour le chien (je me souviens d’avoir appris ça par le Benoît de ma Karine). Vrai, car il contient de la théobromine, incompatible avec son organisme.

- Le produit préféré des Néo-zélandais ? Ce sont les Cadbury Roses, soit un assortiment de chocolats. Tout simplement.

- Mauvais pour la santé ? Mais non, mais non ! En plus d’être un anti-dépresseur, il n’y a pas de cholestérol dans le chocolat.

- Savez-vous jusqu’où le chocolat est allé ? Dans l’espace ! En effet, il faisait partie des rations emportée sur la station Mir en 1995.

- Enfin, un Moro (l’équivalent du Mars en meilleur) est mangé toutes les deux secondes quelque part dans le monde.




Bon, là, j’ai dû vous faire sacrément saliver… Le récit de notre visite à la Speight’s brewery vous permettra d’épancher votre soif ! Depuis 1863, la brasserie Speight fait la fierté des gens du Sud. Et pour ça, pas besoin de regarder le documentaire de 20 minutes qui clôt la visite pour s’en rendre compte. Les gens du sud de l’île du Sud sont fiers du Sud et de leur bière. On a pourtant pu en apprendre davantage sur les procédés de fabrication, tout en cherchant la traduction en français des termes employés par notre guide. On a pu goûter différents types d’orge, céréales utilisées pour la fabrication, sentir le houblon à l’état de plante (qui se rapproche fortement du chanvre), s’étonner face aux énormes cuves de cuivre où la magie s’opère et, enfin, humer l’odeur ambiante… Au final, « beer tasting, of course » ! 6 bières que l’on se verse directement à la pression. Et tout ça pour que Jibé se rende compte que celle qu’il préfère est celle qu’il aime déjà ! La Speight’s Gold Medal Original ! Celle qu’il boit depuis 10 mois… De mon côté, j’opte pour la brune (eh ouais, ça m’a surpris également), la Old Dark, franchement bonne ! On apprécie la Summit, un peu légère mais pas mal. La Pilsner est moins bonne que celles qu’on a pu tester en République Tchèque, et la toute brune est un peu trop amère. Un bon moment, de gros fous rires en retournant à la voiture, probablement dus aux vapeurs et aux dégustations, et un coffre rempli de bouteilles d’eau ! Pourquoi ? Parce qu’à Speight’s, on peut se fournir gratuitement en eau fraîche et qu’elle est très bonne (l’usine est construite directement sur une source). Sue nous avait donc rempli le coffre de bouteilles vides pour la maison ! Voyez, on n’est pas juste allé se saouler ! Au passage, saviez-vous que si les bouteilles de Speight’s sont brunes, c’est pour ralentir les effets du soleil et ainsi empêcher une modification des saveurs !

A Dunedin, nous avons aussi eu l’occasion de visiter la péninsule qui fait face à la ville et qui est réputée pour abriter la plus grande colonie d’albatros du pays. Les conditions météorologiques étant revenues à la normale, nous nous y rendons. J’ajoute en passant que la Nouvelle-Zélande a été balayée, fin juillet, par une série d’orages assez impressionnants et destructeurs, surtout pour l’île du Nord. Des inondations se sont produites dans le Northland, la Bay of Plenty et la Coromandel. La pluie s’est également abattue sur la côte Est de l’île du Sud, coupant la route de Kaikoura et inondant les champs autour de Christchurch. Un navire de croisière a aussi été secoué dans les eaux environnantes d’Auckland, avec des creux de plus de 8 mètres, et une femme en a perdu un doigt. Les infos ont parlé de disparitions et de décès mais ce qui nous a le plus surpris fut la réaction des gens. En France, chaque été, nous connaissons le même genre d’inondations. Les campeurs, contraints de fuir face à la montée des eaux et qui y perdent leurs camping-cars et autres effets personnels, pleurent bruyamment à la télé en demandant au gouvernement de payer immédiatement ! J’exagère un peu, je sais bien que c’est dur de perdre ses effets perso et d’avoir ses vacances d’été gâchées, m’enfin… C’est quand même souvent les mêmes campeurs qui reviennent chaque année au même endroit et qui s’enfuient devant la crue des mêmes rivières. De là, à dire qu’ils le font exprès, ce n’est pas sympa (mais Jibé franchit le pas, et ajoute à la liste tous les inconscients qui habitent en zones inondables et qui s’étonnent pourtant lorsque leur salon se transforme en piscine). De l’autre côté de la Terre, ici donc, les gens n’ont pas vu de crues depuis plus de 40 ans, ni même de glissements de terrain, et ils racontent au journaliste que leur maison est complètement ravagée, voire écroulée, sous un tas de boue, qu’ils en ont sûrement pour des années à tout rembourser, reconstruire, laver, etc. Et tout ça avec un grand sourire pour le journaliste ! Si la rédaction recherche du sensationnalisme et des émotions, elle n’y trouvera que de la joie et une philosophie qui nous, Français, râleurs de compétition, nous étonne ! En attendant de comprendre un tel état d’esprit, nous nous inclinons devant une telle sagesse.

Sans transition, la péninsule Otago fut décevante. D’abord, parce que les albatros avaient quitté la péninsule à ce moment-là et, ensuite, parce qu’on a attendu 2 heures dans le vent et le froid entre la tombée de la nuit et la nuit noire pour rien ! La gentille dame du Visitor Center nous avait expliqué qu’on pouvait parfois apercevoir des pingouins bleus, les plus petits du monde, à la tombée de la nuit. Mais pas cette fois ! Nous nous consolâmes de nos deux échecs du jour par la rencontre avec un lion de mer se dorant la pilule sur une des plages bordant la route. Et par le joli panorama que la péninsule offre sur Dunedin, l’Ecossaise. Mais tristes quand même. Pour un temps seulement puisque notre prochaine destination sera l’aéroport de Christchurch. Nous avons de la visite… Alain (le papa de Jibé) et Sonia vont nous accompagner pendant deux semaines, le temps de voir de plus près la région du Canterbury. Affaire à suivre.

See Ya !


PS : J’ai oublié de vous raconter un défi qu’on a voulu tenter. A Dunedin, Baldwin Street est la rue la plus pentue du monde. Et, pour preuve, Titine n’a pas réussi à aller jusqu’en haut ! Le moteur n’a pas voulu. Nous avons dû redescendre la côte en marche arrière, au frein. Pour excuse, on dira qu’il pleuvait… (la preuve sur la vidéo ci-dessous)


2 commentaires:

Aude et Nicolas a dit…

Salut les Speight's addicts !

Vous n'avez pas l'air d'avoir trop de pot avec les bestioles du pays et avec le temps. C'est quoi la suite du programme ? Vous aurez le temps d'aller au Mont Cook ou vous montez au Nord "en famille" (ça fait bizarre de dire "monter au Nord")?

Bonne route. Take care.

N&A

Anonyme a dit…

ENTRE L'USINE DE CHOCOLAT ET CELLE DE BIERE, LES VISITES QUE VOUS CHOISISSEZ SONT PLUTÔT COOL LES PTITS LOUPS! CA FAIT TRES "BON VIVANT" A LA FRANCAISE! EN TOUS CAS, IL EST VRAI QU'IL FORMELLEMENT INTERDIT DE DONNER DU CHOCOLAT A UN CHIEN ET SURTOUT PAS AU MIEN. TOUS LES VETOS LE DISENT, APRES LIBRE AUX AUTRES PROPRIOS DE FAIRE COMME BON LEUR SEMBLE. POUR CE QUI EST DE LA RICHESSE DE LA FAUNE EN NZ, JE SUIS IMPRESSIONNEE ET UN PEU JALOUSE CAR JE TROUVE CA PASSIONNANT. BANDE DE VEINARD! GROS BISOUS A TOUS LES DEUX, KARINE.