samedi 20 septembre 2008

Whincops herbs ou la nature, tout simplement


On continue avec Christchurch et notre dernier Wwoofing avant les Iles Cook (et avant de retrouver Maureen).



Rendez-vous chez Jenny et Larry, toujours dans le même quartier d’Halswell. Après deux semaines de taillage intensif d’arbres à cassis, nous avons décidé de passer notre dernière semaine dans l’île du Sud à Whincops herbs. Comme le nom le laisse deviner, Jenny est herboriste. Non seulement fait-elle pousser de nombreuses herbes médicinales et aromatiques, mais elle travaille également dans un magasin de Christchurch, lequel s’apparenterait à une pharmacie homéopathique, en quelque sorte. Quant à lui, Larry est écologiste (dans le sens scientifique, et non politique, du terme) et travaille pour le gouvernement. D’ailleurs, en ce moment, il intervient dans des conférences sur la possible montée des eaux des lacs Manapouri et Te Anau, et évalue les dégâts que cela entraînerait sur la faune et la flore du Fiordlands ! Quand on connaît la beauté de cette région, on adhère à 100% à ses explications.




La maison reflète bien leur côté écolo (dans le bon sens du terme, si je peux me permettre). En effet, et comme la majorité des demeures néo-zélandaises, leur maison est entièrement faite de bois. Or, celui-ci est apparent (comme pour un chalet) et ne se dissimule pas, comme souvent, derrière de faux murs de briques. Surtout, l’ensemble a été monté sans aucun clou, via un ingénieux système d’encastrement de poutres. Comme un Lego géant, mais en plus solide. Ces maisons, encore très rares en France, ne sont apparemment pas si inhabituelles ici. A noter, elles représentent l’intérêt d’être beaucoup moins chères (environ 20% de moins sur le coût total) et la satisfaction d’avoir construit son propre foyer. Il n’a ainsi fallu qu’à peine plus d’une semaine à Larry et son père, il y a de cela presque 25 ans, pour achever l’ouvrage et emboîter l’ensemble des murs et du toit ! L’intérieur a lui été décoré par Jenny, de manière très naturelle. Des paniers en osier au plafond, de la lavande en cascades, des plantes ci ou là, quelques touches d’art Africain, des bougies, de l’encens… Tout à fait l’ambiance que j’aime ! (Aussi plaisante soit l’atmosphère de cette maison, Jibé refuse catégoriquement que la sienne ressemble à ça…) De plus, nous avons une chambre dotée d’un magnifique futon en guise de lit. Le pied… Nos dos lui disent merci. Cette maison, on y mange aussi de bons petits plats végétariens et bios, et je bois du thé fait maison (des trucs que Jibé regarde d’un drôle d’œil, à vrai dire). Au passage, on tentera de faire honneur à la France avec une tarte à la tomate et des macarons aux amandes. Or ces derniers s’avèreront bien trop sucrés. (400g de sucre pour 200g d’amandes, quelle ineptie ! Je suis dégoûté du sucre. Bah !)



A l’extérieur, Jenny conserve des centaines de variétés d’herbes, dans deux serres. On y trouve de tout. Elle les utilise, ou les vend à sa porte, pour en faire des traitements médicinaux (des infusions principalement), des assaisonnements culinaires ou des pots-pourris. L’un de nos boulots consistait donc à nettoyer les serres, soit enlever les mauvaises herbes et les feuilles mortes. Enfin, lorsqu’il fait beau car, s’il pleut, c’est lavage de carreaux (beurk) et craquage de noix. C’est la première fois qu’on nous demande de craquer des noix. Mais on vous l’a dit, c’est vraiment très dur le Wwoofing… Nous faisons également le tri dans le champ où Larry a coupé des arbres. D’un côté les branches à brûler, de l’autre le bois de chauffage. On devient balaise ! Par la suite, Jibé « joue » avec le taille-haie électrique pendant que je rempote. Il brûle les mauvaises herbes au chalumeau (seule méthode organique civilisée qui ne consiste pas à l’arrachage systématique et fastidieux) et passe l’aspirateur pendant que je rempote, encore. La semaine est, faut-il le dire, assez tranquille. D’autant plus que, la voiture étant désormais vendue, je reste zen. On passe notre temps libre à ne rien faire ou à régler quelques derniers détails avec l’IRD (les impôts), la banque et notre agence de voyage. Un retour en France, ça s’organise ! On fait nos derniers achats de souvenirs et on choisit quelques cadeaux à ramener. Le dernier jour, Jibé s’offre une coupe de cheveux et on enquille sur une belle soirée à deux.



Comme Jibé vous l’avait expliqué, nous sommes devenus les rois du pétrole. Surtout depuis la vente de la voiture et grâce aux nombreuses économies réalisées tout au long de l’année. A vrai dire, nous avons surtout envie de nous faire plaisir. Par conséquent, on s’est fait un petit restau japonais où j’ai pu goûter mon premier tiramisu au thé vert. Jibé a lui découvert que Tokyo et Osaka se livrent une compétition sans mercis pour imposer leur style de sushi. Ainsi, si la première ville du Japon est responsable des boulettes de riz que nous connaissons tous, la seconde tente de populariser une forme rectangulaire où le riz est à la fois tassé et moulé. Le goût, lui, ne varie pas vraiment ! Et les makis gardent ma préférence.

Mieux encore. Le même soir, nous sommes allés trinquer dans un bar pour des retrouvailles inattendues avec James. James ? Nous vous en avions parlé dans un des tous premiers posts (donc ça remonte assez loin). Il faisait partie de l’équipage du bateau « The Rock » et nous l’avions rencontré lors de notre croisière dans la Bay of Islands. Assez sporadiquement, nous avions gardé le contact. Et c’est à Christchurch que nous avons retrouvé le Canadien (mais pas Québécois) pour partager notre expérience chez les Kiwis. Non, non, non, on vous le jure, nous ne cherchons pas d’excuses pour aller boire un coup !



Bref, la semaine est passée très vite et c’est presque trop rapidement que nous devons dire au revoir à des hôtes géniaux. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’être très excités par notre « prochaine prochaine » destination… Je précise deux fois « prochaine » car nous devons d’abord repasser par Auckland. Et ça ne nous excite pas du tout ! De plus, il nous faut reprendre l’avion et ça me terrorise énormément. Si encore j’avais eu une belle vue sur le pays. Mais non, il me faudra me contenter des nuages et des blagues du steward d’Air New Zealand. Pour nous consoler, nous avons réservé dans un hôtel pas trop mal à côté de l’aéroport et pris notre repas du soir dans son restaurant. Solution finalement assez économique, ça vous surprendra peut-être, puisqu’elle nous évite de payer le transfert aller-retour entre l’aéroport et le centre-ville. Et on y gagne en confort !

Pour terminer, nous pouvons d’ailleurs vous narrer deux anecdotes. Premièrement, nous voyons des MP (députés) partout ! En effet, le soir, à la table voisine, l’un d’entre eux mangeait avec sa secrétaire (affaire ou affaires ?). De toute façon, c’était un de ceux que je ne peux absolument pas voir, tellement il se croit tout permis. La seconde anecdote est plus intrigante. En effet, ce soir-là, celui du jeudi 11 septembre 2008, nous avons dégusté : du pâté de lapin, différents fromages sur des crackers, des olives, des figues séchées, des pizzas, des spaghettis bolognaise, des calamars, des moules, de la salade, du pain, des cocktails, du gâteau au chocolat, des fruits, une glace alcoolisée, de la glace fraise-chocolat et du camembert. Bah dis donc ! Tout ça pour deux ? Comment avons-nous pu engloutir tout cela au cours du même dîner ? Une idée ? On vous expliquera pourquoi …dans le prochain post !


jeudi 18 septembre 2008

Retour en Nouvelle-Zélande

Salut à tous,

Un petit mot très rapide pour vous dire que nous sommes rentrés des Iles Cook... bronzés !
Et pour dire à tous ceux qui ne jurent que par Tahiti, c'est qu'ils ne connaissent pas les Iles Cook. Un lagon splendide, des poissons merveilleux, une île volcanique unique, des cocotiers partout et, surtout, des Cook Islandais. Encore plus sympas, souriants, généreux et paisibles que les Néo-Zélandais (pourtant, c'est difficile). Et on n'entend pas du français dans tous les coins... dépaysement garanti !

On vous laisse donc avec une phrase que chacun des 16.000 habitants (eh oui, c'est tout petit) des Iles Cook a à la bouche : "There's no place like home (nulle part comme à la maison) !"

Et on ne veut que les croire, eux qui vivent dans leur petit paradis sur Terre... Mais on vous en dira plus très prochainement ;-)

mercredi 10 septembre 2008

On y est presque !

.

.


Demain, départ pour Auckland et, le lendemain matin, avion direction Rarotonga. Les Cook Islands ne sont plus très loin. On n'en dira donc pas beaucoup plus, sinon vous allez vraiment croire qu'on veut vous embêter...

Pas de mise à jour pendant une semaine, on se coupe de la civilisation et du Net Almighty. On vous laisse donc avec une photo de nous deux, à Auckland, il y a de ça presque un an. Pour ceux qui ne se souviendraient pas de nos trombines. On vous en mettra une autre à notre retour, pour comparer ;-)

Pas de pensée du jour non plus, mais une constellation de considérations d'ordre général ! Sur la Nouvelle-Zélande (bien sûr), son hiver glacial (glagla) et la vie tout court.

----------------------

>> Un Néo-zélandais a nommé sa fille « Talula does the hula from Hawaii » (littéralement, « Talula danse le hula d’Hawaii »). Le juge lui a accordé le droit de changer de prénom…

>> … et le même juge a déclaré que les prénoms « Fish and Chips », « 4Real » ou « Sex Fruit » n’était pas acceptables ! Mais qu’en disent les parents ?


>> Je n’ai jamais autant souffert du froid en hiver...


>> Les Kiwis sont soit logiques dans leur illogisme ou illogiques dans leur logique, je n’arrive pas à me décider.


>> Lorsque que le contact du jet d’urine avec la céramique des toilettes produit de la fumée, tu te rends compte à quel point il fait froid.

>> L’hiver ultime, c’est quand tu expires de la fumée à l’intérieur de ta maison.


>> On n’a rien vu tant qu’on n’a pas tout vécu. En bref, on n’a jamais rien vu.


>> Chercher à rattraper le temps perdu n’a pas de sens, il faut profiter de celui qu’on a.


--------------------------

Oui, on se la joue philosophes ! Mais à quoi bon tenir un blog sur ses aventures aux Antipodes si on ne peut pas se faire plaisir un peu ?

mardi 9 septembre 2008

Blueberry Bliss


Deux jours sans pensée. Une occasion de méditer sur les pensées passées. J’espère que nos lecteurs ont ainsi utilisé ce répit octroyé car, à en juger par le faible taux de commentaires reçus (d’ailleurs proche d’un taux zéro, ce qui constituerait un argument de poids si nous étions une banque, mais là n’est pas la question), à en juger par le faible taux de commentaires, donc, ces réflexions journalières vous laissent plutôt dubitatifs.

Une chance pour ceux qui ont fait leur l’adage du penseur qui, sortant soudain de son mutisme prolongé, s’exclamait : « Quand on a rien à dire, on se tait. »

C’était, vous l’aurez compris, la pensée du jour…


----------------------------------




Après avoir raccompagné Papa et Sonia à l’aéroport, les vacances étaient finies pour nous. Il était temps de retourner à notre activité principale : le Wwoofing. Nos hôtes suivants s’intitulent Don et Wendy. Ils habitent du côté d’Halswel, en banlieue de Christchurch. Pourtant, ils ne nous attendent que le lendemain (hasard de calendrier). Nous nous arrêtons donc pour la nuit chez Sally, la mère de Kate (notre colocatrice de Wellington). Au passage, on en profite pour récupérer notre plage arrière de voiture et on la remercie de nous rendre ce petit service. Ca nous évite de retourner en backpacker et, entre nous, c’est toujours plus sympa de passer une soirée avec des Kiwis. Petite anecdote, ce jour-là, la Nouvelle-Zélande a récolté deux médailles en aviron, aux Jeux Olympiques, dont une d’or… Un petit exploit retransmis en boucle sur toutes les chaînes nationales !

Le lendemain, on se « paye » une petite journée citadine. En effet, on se promène tranquillement dans le parc du centre-ville, assiste à une régate de voiliers miniatures, mange en ville (Lulu ajoute qu’on a mangé japonais dans un fast-jap’ avec les plats en plastique dans la vitrine comme au Japon !) et, pour la première fois depuis notre arrivée en Nouvelle-Zélande, nous allons au cinéma. Etonnant ! Il faut dire que ce divertissement est assez cher ici et que les prix pratiqués nous ont souvent repoussé… Mais le dernier Batman (The Dark Knight) est vraiment trop tentant. Bien nous en a d’ailleurs pris puisque le caissier, se prenant peut-être d’affection pour notre accent français, nous a accordé une réduction imbattable. Non seulement nous a-t-il fait le tarif étudiant, mais encore a-t-il omis (ou choisi de ?) de nous faire payer une deuxième entrée. Résultat, deux tickets demi-tarif réduit… ! Cool. Avec l’argent « économisé », je m’offre un petit tour dans la salle d’arcade attenante, en attendant le début de la projection. Et je découvre un petit jeu de batterie musicale (dans l’esprit Guitar Hero, pour ceux qui connaissent) des plus distrayants. Seul regret, la majorité des chansons jouables sont des tubes japonais, le reste étant d’obscurs morceaux accouchés de groupes certainement autoproduits et définitivement déplaisants. Résultat, on s’amuse sur des ovnis stéréophoniques nippons mais on n’est pas près de rivaliser avec Phil Colins.

Le film, quant lui, est digne de son succès et il me fait gentiment oublier la bouse innommable qu’avait constitué le précédent opus des aventures cinématographiques de l’homme chauve-souris. Ce n’est pas encore du Tim Burton mais on s’en rapproche. Christian Bale ne surpasse pas Michael Keaton dans le rôle de Batman, mais il fait certainement oublier les Georges Clooney et autre Kevin Bacon… Quant à Heith Ledger dans le rôle du Joker, ce n’est pas Jack Nicholson mais ça nous donne un personnage des plus intéressants. Sans mauvais humour, c’est bien dommage que l’acteur soit décédé. J’aurais beaucoup aimé le voir endosser ce rôle une seconde fois…





Mais trêve de bavardage, passons donc à nos blueberries ! Nous arrivions donc dans la famille Babe, celle de Wendy et Don. Leurs trois enfants sont grands et ne vivent plus chez eux. Quoique le petit dernier soit assez souvent de passage puisqu’il n’habite qu’à quelques kilomètres de là et étudie à l’université du coin. Enfin je dis « petit dernier », en âge il s’entend, parce qu’en gabarit, nous avons davantage affaire à un gaillard bien bâtit d’1m90. 3ème ligne au rugby, de surcroît.

La maison est assez bien conçue même si, après une quinzaine d’années, la construction n’est pas complètement terminée. Certains sols sont encore à poser et les projets d’extension ne manquent pas. Wendy et Don furent des baroudeurs pendant de longues années, traînant leurs fripes de l’Europe à l’Afrique, avant de rentrer au pays et d’y élever leurs deux filles et leur fils. Désormais, Don est comptable et Wendy s’occupe de la plantation de cassis. Avec ses Wwoofers !

Notre premier job, pourtant, n’eut aucun rapport avec ces délicieuses baies bleutées. En effet, la propriété est bordée de nombreux peupliers que nos hôtes ont planté il y a de nombreuses années déjà mais qu’ils ont décidé de tailler juste avant notre arrivée. Résultat, on s’atèle au ramassage de branches, activité qu’on peut se targuer de maîtriser à la perfection, tout comme l’arrachage de mauvaises herbes ou l’empilage du bois de chauffe. On s’active donc, les petites branches d’un côté, les grosses de l’autre. La pile de bois à brûler sous peu et la pile de bois pour l’hiver. Au volant d’un petit tracteur, Jibé fait la navette et emporte les cargaisons que lui délivrent Wendy et Lulu. Le lendemain, rebelote, mais dans le champs de la voisine. Eh oui, il serait trop simple d’élaguer les arbres avec soin et de s’assurer la chute parfaitement ordonnée des branches. On fait donc de nouveaux tas de bois, dans le champ voisin. Et on ratisse l’herbe, encore et toujours. Le surlendemain, Wendy débarque avec un broyeur de location, afin de transformer tout ça en copeaux. On nourrit donc la bête de métal et on repart pour des chargements de tracteur. Les copeaux de bois voyagent ainsi d’un champ à l’autre et se retrouvent, vous l’auriez peut-être deviné, sur une nouvelle pile. De copeaux, donc. Dernière étape de ce grand nettoyage forestier : le feu. Tout ce qui ne mérite pas le statut de bois de chauffage pour l’hiver et impitoyablement brûlé, sur le champ (vous noterez le double sens, par ailleurs parfaitement approprié). Voilà au moins un tas (de cendres) qui ne nous embêtera plus.

Notre second job peut alors débuter. Noter qu’il s’agit d’un second et non d’un deuxième. Il va s’agir de tailler les arbres (ou buissons, vu la taille et l’ampleur) à cassis de la propriété. Direction la plantation (peut-on dire verger dans pareille situation ?), sécateurs en main, pour leur coupe de printemps. Rien de commun avec ce qu’on avait pu faire auparavant. On ne taille pas ces petits comme on taillerait un pommier. Bref, nouvel apprentissage des plus plaisants et nouvelle compétence pour vos Wwoofers préférés.

Un coup par-ci, un coup par-là. On leur fait une sacrée justice. Et on élague, on ramasse, on empile (décidément !)… Et on brûle ! Une mission bien plus conséquente qu’il n’y paraissait. On n’a d’ailleurs pas pu finir la plantation, mais Wendy semblait largement satisfaite de notre œuvre au moment de se dire au revoir.





Mais ce Wwoofing fut surtout le moment pour nous de se lancer sérieusement dans la vente de notre Titine. Nous n’y reviendrons que très rapidement puisque nous avions déjà évoqué le sujet « en temps réel ». Après avoir mis de nombreuses annonces en ville, nous attendions donc le coup de fil de « l’acheteur ». Celui-ci ne venant pas, nous nous étions décidé à présenter notre bolide au Car Fair, une sorte de foire hebdomadaire à la voiture. Déception sans mesure une fois sur place ! En fait de marché aux voitures, il s’agit à peine d’un grand parking loin du centre-ville et par conséquent difficilement accessible aux acheteurs potentiels. A peine quelques indécis sont-ils venus aux nouvelles (indécis surnommés ici « tyre kickers », lesquels ne prennent guère d’informations sur la voiture, si ce n’est quelques coups de pied dans les roues sensés les renseigner sur la bonne santé des pneus).

Il n’en fallait pas beaucoup plus pour entamer un moral déjà bien bas. A ce moment, on ne pensait pas la vente de notre Titine réalisable. Pas dans l’immédiat et certainement pas dans la fourchette de prix espérée. Un peu résignés, nous la conduisons donc au Car Market de la ville. Une sorte de concessionnaire pour particuliers. Contre $20 par jour, vous pouvez y garer et tenter de vendre votre voiture. Eux ne prennent pas un gros risque, les voitures ne leur appartenant pas et nous profitons de l’emplacement. Un jour, puis deux se passent sans résultat. Même là, les acheteurs potentiels se font rares. C’est encore l’hiver et donc la mauvaise saison. Les Européens ne sont pas encore arrivés et les Kiwis sont assez réticents à la dépense, pour cause d’économie fragile.

Nous laissons donc la voiture sur place et retournons travailler sur nos cassis, dans l’attente de jours meilleurs. La semaine passe, toujours rien. Au bout d’une semaine, quelques acheteurs plus ou moins sérieux ont fait leur apparition. Mais ils semblent inexorablement attirés vers des modèles plus récents, bien que plus coûteux… Là-dessus arrive le 8ème jour et la vente inespérée (je vous laisse, si vous l’aviez manquée, vous référer au post intitulé « Vendue ! »).

L’argent en poche, nous voilà désormais roi et reine du pétrole. Bon, d’accord, j’exagère légèrement. Pas tellement si on considère les nombreuses économies que nous avons réalisé tout au long de l’année, la quantité importante d’heures supplémentaires travaillées à Wellington et le montant tout à fait correct perçu d’une vente automobile à laquelle nous ne croyions plus. C’est alors le cœur allégé que nous pensons à régler les détails suivants de la fin de notre épopée Néo-zélandaise. Et parce qu’on l’a bien mérité, on se paye même le luxe d’une chambre d’hôtel assez haut de gamme pour notre dernière journée à Auckland.

Mais avant de vous raconter tout ça, il nous faudra encore vous parler de notre Wwoofing actuel et de nos très prochaines vacances aux Iles Cook…


--------------------------------

Lulu ajoute quelques détails qui peuvent intéresser certains…

La première info concerne les cinéphiles. Au cours de notre séjour chez Don et Wendy, nous avons passé la quasi intégralité de nos soirées à regarder des films, dont deux « classiques » néo-zélandais. D’un côté, Sionne’s wedding est une comédie qui prend place à Auckland et qui met en scène quatre amis Samoans chargés de se trouver une fiancée pour se rendre à un mariage. Très marrant, plein de chansons et de couleurs. De l’autre, Once were warriors, moins drôle. Le film décrit la violence domestique que connaissent de nombreuses familles Maories. Le père bat sa femme, hurle sur ses enfants, fait des fiestas phénoménales jusqu’à pas d’heure et casse la gueule à des types dans les bars. Le film est déstabilisant puisque l’on passe d’une scène joyeuse où tout le monde chante et rie, à une scène de violence conjugale. La chute est triste et le film ne finit pas bien. Bref, à ne pas voir quand on broie du noir ! Et un film qui met malheureusement en images un problème récurrent en Nouvelle-Zélande. On avait eu l’occasion d’en parler avec Marianna, notre hôtesse Californienne reconvertie en psychologue.

La seconde info fera plaisir à ma petite soeurette, future vétérinaire. La voisine, chez qui nous sommes allés ramasser moult branches, possède des moutons et, en ce moment, c’est la saison des bébés ! Nous avons donc pu voir et caresser des petits agneaux jeunes de quelques heures... (cf. ci-après)




(ça nous fait une belle photo du jour, non ?)

vendredi 5 septembre 2008

Vacances avec Alain et Sonia – 3 (fin)


Methven




Mardi 12 Août :

Finie la visite de la ville, direction la montagne ! Après le bord de mer, quoi de plus normal afin de faire découvrir à nos visiteurs les diversités du paysage néo-zélandais. En rembarque dans notre Titine d’alors, on la re-remplit par-dessus bords, on s’entasse et on roule vers le sud et son sommet enneigé : le Mont Hutt. Car, de la neige, il y en a cette saison ! 2m50 à destination, presque 3 mètres en haut des pistes. Autant dire qu’on a le temps de voir venir l’herbe avant que tout ça soit fondu…

A peine deux heures de route plus tard (on limite les trajets, parce que ça éreinte), nous y voilà enfin. J’avais prévu la location d’un chalet conne il se doit, mais le résultat n’en reste pas moins une bonne surprise. Une location de vacances, certes, mais propre, bien meublée, relativement grande pour 4 et chauffée. Un impératif ! On s’installe. On fait quelques provisions à la supérette locale, sans oublier la dose de viande rouge pour Papa, on se sert des boissons chaudes, on allume un feu, on fait un tour chez le loueur de skis pour Alain et Jibé, on visite la (petite) bourgade qui nous accueillera durant 4 jours… Rien de palpitant, en attendant le lendemain.





Mercredi 13 et Jeudi 14 Août :

Voilà deux journées que j’espérais voir arriver depuis bientôt deux mois, depuis que nous avions quitté Wellington et posé un premier pied dans l’île du Sud. Enfin, le ski ! Nous voilà partis, mon père et moi, au volant de notre vaillante Titine, vers les pistes du Mont Hutt. Précisons dores et déjà que cette station est la plus grande de Nouvelle-Zélande en ce qui concerne les sports d’hiver. Pourtant, seules trois remontées mécaniques (des chaises tout de même, pas de tire-fesse douteux) y sont installées, auxquelles il convient d’ajouter un « Magic Carpet », un espèce de tapis roulant permettant de remonter une pente très, mais alors très douce et atrocement lent… Bref, n’oublions pas que les stations de ski NZ, bien que renommées dans l’hémisphère sud (on y reviendra), ne fonctionnent que sur un budget très limité. Donc, pas de descente de 30 minutes ou de vastes domaines sur plusieurs vallées. Seulement une montage, un versant, 3 remontées mécaniques, 5 ou 6 pistes différentes et un snow park. Pas mal mais assez surprenant pour qui connaît les stations alpines.

La renommée, pourtant, revenons-y. Outre la Cordillère des Andes, les Alpes du sud néo-zélandaises sont très prisées par les professionnels de ces sports. Ainsi, nous avons eu la chance de voir s’entraîner les équipes féminines d’Autriche et de Norvège, et masculines du Canada et de la Jamaïque (entre autres). C’est sûr qu’avec de telles conditions d’enneigement, il y a de quoi convaincre les sportifs ! L’enneigement, parlons-en dès à présent. Une route sinueuse d’une dizaine de kilomètres mène à la station de ski. Or, les chaînes sont on ne peut plus impératives et c’est avec satisfaction que nous avons pu constater la résistance de Titine, capable des plus sévères ascensions. Il faut dire qu’après l’épisode « Baldwin Street » (la rue la plus pentue du monde), on avait quelques doutes.

L’épisode pose des chaînes fait donc parti du paysage de montagne et c’est avec une joie à peine dissimulée que Papa et moi avons pu constater que la station met à notre disposition des « poseurs » de chaînes « professionnels ». En moins de 3 minutes, ils vous aident et installent les engins sur vos roues, quand on galère pendant minimum dix minutes… Le premier jour de galère fut pourtant l’occasion d’une sympathique rencontre. Une auto-stoppeuse nommée Audrey (oui, elle est française, on l’apprendra par la suite) nous demande si on peut les emmener (elle et Florian, son copain, français lui aussi) jusqu’au sommet. On accepte, non sans s’être étonné de cette demande à mi-parcours. En effet, leur van roule mais son moteur est trop faible pour les mener à bon port. Ainsi, chaque jour, ils font la moitié du trajet et espèrent un bolide un peu plus robuste afin de terminer l’ascension. Au final, on fera quelques descentes avec eux, Jibé se transformant en instructeur pour une Audrey encore débutante sur ses skis, pendant que Florian, snowboarder, nous fait découvrir les meilleurs coins de poudreuse.

En quelques mots, ces jours de ski furent admirables, tant par la qualité de la neige que par le soleil radieux qui nous accompagnait. On déplore seulement un vent glacial qui vient vous fouetter le visage à maintes reprises et qui causa la fermeture prématurée de la station le deuxième jour (les remontées mécaniques étant devenues trop dangereuses). On s’aperçoit aussi que le plaisir reste intact, même lorsqu’on est contraint de refaire la même piste encore et encore. Autre constatation, à l’instar du vélo, le ski ne s’oublie pas. Après plus de 5 ans de non pratique, le doute s’était pourtant installé. Enfin, on n’oubliera cette rencontre avec notre auto-stoppeur du deuxième jour. Hiroshi, un sexagénaire Japonais à qui on ne donne pas la moitié de son âge. Un moulin à paroles invraisemblable, un skieur confirmé et un amoureux de la montagne hors pair. Cette âme courageuse (ou folle, on choisira) a entrepris l’ascension de tous les sommets de plus de 4.000 mètres d’altitude, de l’Europe à l’Afrique, en passant bien sûr par l’Himalaya. Une œuvre en cours de réalisation, à en croire ses déclarations…

De leur côté, et pendant que Papa et moi appréciions les plaisirs de la glisse, les filles se sont occupées à des activités moins sportives. Lulu tient à dire qu’elles n’ont pas que bouquiné pendant des heures au coin du feu. Non, elles ont parcouru la marche autour de Methven et sa bonne dizaine de kilomètres à travers de superbes points de vues sur les Alpes ! Elles ont également croisé la route de deux moutons morts… Enfin, ce qu’il en restait. C’est légèrement morbide surtout que le parcours commençait plus ou moins à l’entrée du cimetière… Hum ?




Vendredi 15 Août :

Ce jour-là, Alain et Jibé ont entrepris une dernière ascension de la montagne afin de profiter d’une dernière matinée de ski. Le reste de la journée s’est avéré assez calme, le groupe composé de vos deux fidèles serviteurs et de leurs deux visiteurs profitant de leurs derniers instants de vie en communauté. En effet, le lendemain était signe de départ pour Papa et So. Nous nous sommes alors offert un repas au Blue Pub, un bar/brasserie local et fortement recommandé par Audrey (souvenez-vous, l’auto-stoppeuse du premier jour), laquelle travaille au Brown Pub, son jumeau davantage orienté bar/PMU… avec machines à sous en lieu et place de paris hippiques.

Un dernier repas fort savoureux, qu’un menu aguicheur nous avait laissé entrevoir. Lasagnes, pizza, viande en sauce ou frites, rien de très original mais une qualité rare pour un pub ! Encore une bonne petite soirée dont on se souviendra.


Samedi 16 Août :

C’est déjà l’heure de se dire au revoir… Au revoir, et non pas adieu, car Lulu réalise soudain que nous rentrons bientôt, nous aussi ! Et bientôt, c’est 5 semaines (erratum : seulement 3 à l’heure de publier ce texte) ! Heureusement, le soleil, qui ne nous quitte décidemment plus, nous incite à aller oublier tout ça au bord d’un lac. En fait, le lac aménagé dans l’un des jardins publics de Christchurch. Coup de chance, on tombe sur une régate de mini voiliers téléguidés, juste pour Jibé. Le Yatch Club des maquettistes de la ville, pas banal !

Nous faisons ensuite un petit tour en ville et nous achetons une bouteille de Pinot noir puisque, une fois de plus, nous sommes « victimes » de la générosité des Néo-zélandais. Notre Wwoofing ne commençant que le lendemain, Sally, la maman de Kate (notre colloc’ à Wellington), nous héberge pour la nuit. Encore une bonne rencontre !

Le lendemain, nous nous dirigions vers notre avant-dernier Wwoofing, celui que nous venons justement de quitter à l’heure de poster ce message. Mais ceci ne concerne déjà plus la visite d’Alain et Sonia et on vous réserve le récit de nos aventures avec Wendy et Don pour les prochains jours… A la prochain, donc.




--------------------

On vous laisse vous remettre de vos émotions littéraires avec les pensée et photo du jour...


Pensée du jour : Si j’avais le choix, je vivrais au soleil.


Photo du jour : 3e pancarte en partant du bas, on y sera dans une semaine ! Les Cook Islands, le soleil, les cocotiers, tout ça...


;-)

Pensée de fin de semaine


Pensée du jour : "La distance importe peu, l'éloignement ne lui étant pas proportionnel."

---------------------

Photo du jour : Spéciale petites bêbêtes qu'on ne voudrait pas croiser...



Bon vendredi à tous ;-)

mercredi 3 septembre 2008

Pensée à J-23

.
Pensée du jour : "Le propre du travail manuel est qu’il vous empêche de penser. Je n’irais pas m’en plaindre."
-----------------
Photo du jour : Une enseigne de Wellington qui m'a toujours amusé...

.

Vacances avec Alain et Sonia – 2

Christchurch





Juste avant de reprendre l’épisode 2 de nos vacances avec Alain et Sonia, je me permets de faire une parenthèse très futile. Pour ceux qui connaissent (et me connaissent), je suis et resterai encore longtemps une accro des séries dont Hartley cœur à vif fait partie. Petit rappel : pendant environ 10 ans, France 2 puis MCM ont diffusé les aventures de ces lycéens australiens qui s’aimaient, se désaimaient et venaient d’horizons différents dressant (et sans plaisanter) un portrait de la société australienne des années 90. Ils exploraient des sujets comme celui des aborigènes, les communautés chinoises, libanaises et grecques du pays ou celui du surf. Bref, au cours de mes nombreuses séances de zapping sur la télé néo-zélandaise, j’ai eu le plaisir de retrouver certains acteurs de cette série culte. Voilà donc pour tout ceux qui se souviennent de Drazic, Katarina, Jodie et Peter Rivers des nouvelles ! Drazic (furtivement) et Katarina sont des personnages dans Home and Away, un bon soap opéra au bord de la plage sous soleil. Au passage, Drazic n’est plus le beau gosse qu’il était auparavant… Jodie joue dans Mc Leod’s daughters que je n’ai pas vu, j’ai juste trouvé la pub dans un people mag d’ici. Quant à Peter Rivers, croyez-moi ou pas, il est devenu super canon ! Il a coupé ses grands cheveux longs et gras et n’a plus ce regard de gros vicieux qui le caractérisait. Il a un rôle important dans Neighbours, un autre soap opéra !

Voilà c’est fait ! Nous pouvons retourner aux choses intéressantes.





Samedi 9 Août :

Nous reprenons la route pour Christchurch avec Alain au volant ! Ca repose Jibé et ça, Sonia et moi, nous fait rire et trembler car on voit parfaitement les détails du fossé, ce qui n’est jamais un bon présage. Je m’excuse Alain car, n’étant pas une conductrice appliquée, je ne peux pas officiellement te critiquer. Et pour ta décharge, nous dirons que les phoques quasi couchés sur le bord de la route détourneraient l’attention de plus d’un ! De plus, nous sommes arrivés à bon port, c'est-à-dire à la Mud Winery, un restaurant doté de son propre vignoble et situé dans la Waipara valley. Le vin y est effectivement bon et mon plat, en réalité une entrée faite de pain, de dips aux tomates séchées et d’olives marinées dans du romarin, me laisse émerveillée pour un moment. Un peu plus tard, nous prenons nos marques dans une auberge de jeunesse un peu plus grande et fréquentée que celle de Kaikoura. C’est moins bien mais propre et en ville. Nous en profitons pour effectuer un petit tour afin de prendre nos marques.

Les premiers occupants de la ville furent Anglais et beaucoup surnomment Christchurch, « l’anglaise ». De mon point de vue, je dirais que les bâtiments en pierre rappellent effectivement l’Europe. Mais globalement j’ai eu le sentiment d’être en Angleterre à plusieurs reprises dans le pays et pas plus spécialement à Christchurch qu’ailleurs. Ce n’est que mon avis mais il y a autant d’Asiatiques que d’Anglais et, si parfois l’architecture des bâtiments fait penser à Harry Potter, il existe des quartiers complètement dédiés aux Asiatiques (qu’il s’agisse de restaurants, Internet café, supermarchés, librairie…). La cathédrale est très belle et on trouve, dans les rues ou sur des places, de très jolies statues ou ensembles contemporains pas mal. Par exemple, on a trouvé sympa un gros cœur rouge qui se fait et se défait continuellement (le fameux pourcent art déco). Le tramway qui circule dans le centre-ville ainsi que les nombreux espaces verts ajoutent du charme au décor. Sauf qu’après avoir sillonné le pays du Nord au Sud et contemplé de superbes paysages, Christchurch ça reste une grande ville, même si elle est la plus importante de l’île du Sud. On en profite alors pour faire du shopping !





Dimanche 10 Août :

On se rend, tout d’abord, au marché de l’Art Center, rue Worcester (prononcer Ouor-steur). Cela permet à Sonia et Alain de se familiariser avec les produits locaux et l’art traditionnel maori. Le marché est principalement dédié aux pauas (le plus connu et utilisé des coquillages de Nouvelle-Zélande) et à la laine de mérinos (le mouton) et d’opossums. Le centre des arts réunit des artisans, comme sur le marché, ainsi que des expositions de peintures ou de sculptures. Une petite marche à travers les différentes galeries confirme ce que Jibé et moi avions déjà remarqué. A savoir que, de nos jours, le travail des artistes Néo-zélandais tend vers le mélange des traditions et de la modernité. Les symboles restent les mêmes, avec la fougère stylisée ou le visage d’un guerrier tirant la langue. Cependant, les artistes s’autorisent des couleurs que les Maoris n’utilisent que rarement, comme le bleu ! Certains favorisent aussi la reproduction d’un visage maori sans qu’il ait les yeux écarquillés ni la langue pendante. En somme, de bien beaux tableaux que, frustrés, nous ne pouvons contempler que quelques minutes. Avec 20 kilos de bagages par personne, c’est difficile de ramener un extrait d’art local.

La journée se poursuit par la visite de l’Antartic Center. Christchurch est le point de départ, depuis la Nouvelle-Zélande, vers le continent Antarctique pour de nombreuses expéditions internationales. Le centre où nous allons passer une partie de l’après-midi à « jouer » est encadré par des bâtiments plus sérieux et destinés aux programmes italiens, néo-zélandais et américains en Antarctique. La visite, pour nous, commence par un tour en Hägglund, un véhicule tout-terrain et d’origine scandinave construit pour sillonner le pôle Sud. Notre chauffeur nous apprend que le sol de l’Antarctique est plein de crevasses et nous fait des démonstrations de conduite sur un parcours couvert de bosses et de creux. Quelques fous rires après, la tension monte quand ce même chauffeur désigne Alain comme co-pilote ! Et on prend vraiment peur lorsqu’il nous apprend que le véhicule est amphibien et flotte dans une flaque de 3 mètres de profondeur. Sans qu’on n’ait le temps de s’en rendre compte, le voilà qui nous fait la démonstration et je vois de l’eau au niveau de ma tête par la fenêtre ! Heureusement, le véhicule est réellement amphibien. Voilà qui est mieux. Dans la foulée, la terre ferme à nouveau sous nos pieds, nous nous rendons à l’intérieur du complexe pour braver une tempête polaire… Munis de chaussons spéciaux et de blousons particulièrement chauds, nous pénétrons dans la salle dite de la tempête… Jibé, en attendant, ne trouve rien de mieux que de faire du toboggan sur une plaque de verglas reconstituée pour le décor ! Puis, alors qu’il s’apprête à m’attaquer à coup de boules de neige en vraie-fausse neige, la tempête démarre… Et l’on se rend compte à quel point le vent fait toute la différence ! La salle est constamment à -8°C mais, lorsque le vent souffle, on tombe à des températures atteignant les -20°C.

Rafraîchis et recoiffés, nous allons à la rencontre des pingouins du centre, les pingouins bleus. Vous savez les plus petits au monde. Pour vous donner un ordre de grandeur, les pingouins aux yeux jaunes que nous avons observés dans les Catlins font environ 78 centimètres. Les manchots empereur (que l’on trouve en Antarctique) mesurent eux 130 centimètres. Et, en Nouvelle-Zélande, pays qui regroupe 13 espèces différentes de pingouins (sur 35), les paléontologues ont même trouvé un spécimen de 164 centimètres ! Un centimètre de plus que moi ! En gros, le pingouin bleu ressemble à une peluche comme on rêve tous… Bref, on est toujours assez réticent à l’idée de voir des animaux ailleurs qu’en pleine nature sauf que, là, ces pingouins sont tous des réfugiés ! Orphelins, perdus et trouvés sur la plage, blessés ou rejetés par leur entourage, tous les pensionnaires sont soignés, nourris et chouchoutés régulièrement. On a eu moins de scrupules à les regarder s’amuser dans l’eau au moment du déjeuner ! C’est qu’il est impressionnant ce pingouin. Il n’est pas que mignon avec ses 45 centimètres en moyenne et ses plumes bleutées. Non, ce pingouin est aussi un grand aventurier. En effet, s’il a l’air très maladroit quand il marche, avec ses ailes qu’il ne peut coller à son corps sous peine de tomber, le pingouin peut nager entre 30 et 50 kilomètres par jour pour pêcher. Et à le voir attraper le repas du jour (sûrement le même chaque jour), c'est-à-dire du poisson, on remarque à quel point il sait y faire. Ah cette faune locale, on ne s’y habituera jamais. C’est vraiment magique parfois !






Ce qui l’est moins, c’est la cuisine locale ou les différents choix qui s’offrent à vous dans un pub kiwi. Pour les fanatiques des légumes, il va falloir être indulgent. Pommes de terre, kumara (la patate douce), citrouille, brocoli, chou-fleur, carottes et petits pois, nous avons fini la liste des légumes potentiellement disponibles dans un pub NZ. Ensuite, le choix de viande se limite souvent aux mouton, agneau ou poulet. Et le poisson se mange frit avec des frites ou des potatoes appelées ici wedges. Plus simple et à prendre sur le pouce, les célèbres pies ou tourtes à la viande, fromage et/ou champignons. Disponibles également les nachos, chips mexicaines arrosées de viande hachée, fromage râpé, crème fraîche et sauce salsa. Enfin, en exclusivité pour vous, le Kebab néo-zélandais ! Dans une tortilla, on met du poulet, du coleslaw, du fromage et une sauce au choix (ail, humus, chili, yaourt…) et on appelle cela un Kebab ?!? Donc, ça reste différent et plus gras que dans les pubs irlandais ou anglais. Attention, je ne dis pas que c’est mauvais en goût, c’est juste très dangereux pour ma silhouette. Heureusement, nous ne mangeons que rarement de cette façon. La plupart du temps, nous mangeons avec nos hôtes pendant les Wwoofings. Et nous avons constaté que la plupart des kiwis mangent sur leurs genoux. A l’heure du dîner, vous mettez un peu de pommes de terre, de kumaras, de citrouille, de petits pois, une tranche de viande arrosée de gravy (sauce) et vous pouvez vous asseoir dans le canapé en mangeant sur vos genoux. La table à manger n’est que très peu utilisée et on apprend très vite à couper sa viande sans en mettre partout sur la moquette. N’empêche que pour nous, Frenchies, on a du mal à concevoir un repas ailleurs qu’autour d’une table ! Chacun son truc !


Lundi 11 Août :

Sous un soleil resplendissant, nous commençons notre journée par une marche digestive dans l’un des plus beaux parcs de Christchurch : le Botanic garden. Sonia et Alain, les seules mains vertes du groupe, nous font un vrai cours de botanique ! Déambulants parmi les magnolias, les bonzaïs, les orchidées et les ficus géants, c’est souvent qu’ils reconnaissent les plantes et les comparent aux plantes de chez nous. Ce n’est pas mon cas car, après presque une année à faire du Wwoofing, je manque toujours autant de culture côté jardinage ! Notre promenade nous mène au musée du Canterbury, la région où nous nous trouvons. Le musée rassemble une intéressante collection d’artefacts maoris, d’ossements de moas (l’oiseau géant aujourd’hui disparu) et d’oiseaux empaillés. Mais la pièce majeure du musée reste la maison paua qui, comme son nom l’indique, est une maison recouverte de pauas. L’histoire de cette maison si particulière commence avec celle d’un retraité de Bluff (la commune au Sud du Sud) qui collectionnait ces coquillages. Et qui, à force de les accrocher au mur, a carrément refait la décoration de son salon ! C’est beau… mais chargé ! Du reste, l’anecdote est sympa et le film, retraçant l’histoire de ce retraité et de son épouse, est bien fait. On précise, à l’occasion, les fameux clichés qui caractérisent si bien la Nouvelle-Zélande : les tongs, la boisson L&P, la sauce tomate Watties, le fich’n chips, le pavlova…

Dans la foulée des clichés, nous voulions passer une soirée dans une ambiance maorie et rencontrer un vrai kiwi, en chair et en plumes ! Alors un grand merci à la Willowbank wildlife réserve de Christchurch qui permet de faire les deux en une fois. Nous commençons la soirée par un petit tour dans la forêt de la réserve à la recherche de faune et découvrons le Weka. Un drôle d’oiseau qui crie très fort et qui ressemble à un kiwi mais au bec moins long. Ils sont plus nombreux que les Kiwis mais tout de même en voie de disparition car ils ne sont plus que 15 000. Puis, notre guide nous explique le salut maori appelé le Hangi et qui consiste à poser son front contre front de la personne que l’on salue. Cette façon de procéder permet l’échange du savoir. En même temps, il faut poser son nez contre le nez de la personne. Ainsi, peu importe votre origine et votre couleur de peau, vous respirez le même air. C’est tout simple et faisable avec des lunettes ! Et il faut aussi se serrer la main pour montrer que vous n’avez pas d’arme dans les mains. Bah oui, les Maoris n’avaient pas de poches ! Enfin, nous nous dirigeons vers la « salle de spectacle » où nous sommes accueillis par un Haka. On ne l’a peut-être pas expliqué mais le Haka ne se limite pas au chant guerrier si connu des All Blacks. Non, il s’agit d’un type de chant servant à impressionner l’ennemi et démontrer la force d’une tribu. Traditionnellement, il est chanté et dansé par des hommes mais parfois les femmes s’y mêlent et cela rend le Haka beaucoup plus impressionnant. Au cours du spectacle, nous avons droit à notre quart d’heure de gloire et Jibé s’essaie au Haka version rugby quand Sonia et moi pratiquons les Poïs. Explication : les Maories dansent souvent avec deux boules blanches reliées à des cordes qu’elles font tournoyer et qui s’appellent Poïs. Ce n’est pas évident à manœuvrer ! Bref, après la rigolade, nous laissons les maoris nous chanter quelques chansons et nous apprendre quelques mots en maori dont le plus célèbre : Kia Ora ! La soirée suit son cours par un petit interlude culinaire où la déception sera grande pour un Alain confronté à un sacrilège dramatique : les pâtes sont aux légumes !!! Heureusement que le gâteau au chocolat était à la hauteur ! Nous repartons pour une autre ballade digestive (on est des grands sportifs vous le savez bien) à l’affût des animaux nocturnes. Des chouettes, des hérons, des anguilles, le kéa (le perroquet mangeur de plastique), des cochons sauvages très laids et un énorme pigeon. Au bout du chemin, le très protégé kiwi que nous observons pendant un moment à deux à vrai dire très intime… Mais dans l’obscurité, nous, au début, on n’avait pas compris ! Bref, on est à 20 centimètres et ils sont 7 au total. C’est vraiment différent de tous les animaux qu’on peut imaginer et mignon à la fois ! Enfin, dernier arrêt avant la fin de la soirée, le très détesté opossum. Moi, je trouve ces petites bêtes vraiment mignonnes si elles ne détruisaient pas tout et n’avaient pas de si grandes griffes et de si grandes dents ! En plus, c’est la première fois qu’on en voyait un vivant. D’habitude, ils sont morts, pleins de sang et aplatis… Du coup, en repartant, on fait attention et, jusqu’à la vente de Titine, promis, on n’écrasera pas les opossums, c’est trop mignon…



---------------------------------

On vous quitte avec les (traditionnelles) pensée et photo du jour. Aujourd'hui, la pensée du jour prend la forme d'une question issue d'une réflexion matinale entre Jibé et Lulu. La photo du jour, quant à elle, se passe de commentaire...

Pensée du jour : "Comment imaginer qu'un sous-marin puisse couler ?"

Photo du jour :

...