mercredi 3 septembre 2008

Vacances avec Alain et Sonia – 2

Christchurch





Juste avant de reprendre l’épisode 2 de nos vacances avec Alain et Sonia, je me permets de faire une parenthèse très futile. Pour ceux qui connaissent (et me connaissent), je suis et resterai encore longtemps une accro des séries dont Hartley cœur à vif fait partie. Petit rappel : pendant environ 10 ans, France 2 puis MCM ont diffusé les aventures de ces lycéens australiens qui s’aimaient, se désaimaient et venaient d’horizons différents dressant (et sans plaisanter) un portrait de la société australienne des années 90. Ils exploraient des sujets comme celui des aborigènes, les communautés chinoises, libanaises et grecques du pays ou celui du surf. Bref, au cours de mes nombreuses séances de zapping sur la télé néo-zélandaise, j’ai eu le plaisir de retrouver certains acteurs de cette série culte. Voilà donc pour tout ceux qui se souviennent de Drazic, Katarina, Jodie et Peter Rivers des nouvelles ! Drazic (furtivement) et Katarina sont des personnages dans Home and Away, un bon soap opéra au bord de la plage sous soleil. Au passage, Drazic n’est plus le beau gosse qu’il était auparavant… Jodie joue dans Mc Leod’s daughters que je n’ai pas vu, j’ai juste trouvé la pub dans un people mag d’ici. Quant à Peter Rivers, croyez-moi ou pas, il est devenu super canon ! Il a coupé ses grands cheveux longs et gras et n’a plus ce regard de gros vicieux qui le caractérisait. Il a un rôle important dans Neighbours, un autre soap opéra !

Voilà c’est fait ! Nous pouvons retourner aux choses intéressantes.





Samedi 9 Août :

Nous reprenons la route pour Christchurch avec Alain au volant ! Ca repose Jibé et ça, Sonia et moi, nous fait rire et trembler car on voit parfaitement les détails du fossé, ce qui n’est jamais un bon présage. Je m’excuse Alain car, n’étant pas une conductrice appliquée, je ne peux pas officiellement te critiquer. Et pour ta décharge, nous dirons que les phoques quasi couchés sur le bord de la route détourneraient l’attention de plus d’un ! De plus, nous sommes arrivés à bon port, c'est-à-dire à la Mud Winery, un restaurant doté de son propre vignoble et situé dans la Waipara valley. Le vin y est effectivement bon et mon plat, en réalité une entrée faite de pain, de dips aux tomates séchées et d’olives marinées dans du romarin, me laisse émerveillée pour un moment. Un peu plus tard, nous prenons nos marques dans une auberge de jeunesse un peu plus grande et fréquentée que celle de Kaikoura. C’est moins bien mais propre et en ville. Nous en profitons pour effectuer un petit tour afin de prendre nos marques.

Les premiers occupants de la ville furent Anglais et beaucoup surnomment Christchurch, « l’anglaise ». De mon point de vue, je dirais que les bâtiments en pierre rappellent effectivement l’Europe. Mais globalement j’ai eu le sentiment d’être en Angleterre à plusieurs reprises dans le pays et pas plus spécialement à Christchurch qu’ailleurs. Ce n’est que mon avis mais il y a autant d’Asiatiques que d’Anglais et, si parfois l’architecture des bâtiments fait penser à Harry Potter, il existe des quartiers complètement dédiés aux Asiatiques (qu’il s’agisse de restaurants, Internet café, supermarchés, librairie…). La cathédrale est très belle et on trouve, dans les rues ou sur des places, de très jolies statues ou ensembles contemporains pas mal. Par exemple, on a trouvé sympa un gros cœur rouge qui se fait et se défait continuellement (le fameux pourcent art déco). Le tramway qui circule dans le centre-ville ainsi que les nombreux espaces verts ajoutent du charme au décor. Sauf qu’après avoir sillonné le pays du Nord au Sud et contemplé de superbes paysages, Christchurch ça reste une grande ville, même si elle est la plus importante de l’île du Sud. On en profite alors pour faire du shopping !





Dimanche 10 Août :

On se rend, tout d’abord, au marché de l’Art Center, rue Worcester (prononcer Ouor-steur). Cela permet à Sonia et Alain de se familiariser avec les produits locaux et l’art traditionnel maori. Le marché est principalement dédié aux pauas (le plus connu et utilisé des coquillages de Nouvelle-Zélande) et à la laine de mérinos (le mouton) et d’opossums. Le centre des arts réunit des artisans, comme sur le marché, ainsi que des expositions de peintures ou de sculptures. Une petite marche à travers les différentes galeries confirme ce que Jibé et moi avions déjà remarqué. A savoir que, de nos jours, le travail des artistes Néo-zélandais tend vers le mélange des traditions et de la modernité. Les symboles restent les mêmes, avec la fougère stylisée ou le visage d’un guerrier tirant la langue. Cependant, les artistes s’autorisent des couleurs que les Maoris n’utilisent que rarement, comme le bleu ! Certains favorisent aussi la reproduction d’un visage maori sans qu’il ait les yeux écarquillés ni la langue pendante. En somme, de bien beaux tableaux que, frustrés, nous ne pouvons contempler que quelques minutes. Avec 20 kilos de bagages par personne, c’est difficile de ramener un extrait d’art local.

La journée se poursuit par la visite de l’Antartic Center. Christchurch est le point de départ, depuis la Nouvelle-Zélande, vers le continent Antarctique pour de nombreuses expéditions internationales. Le centre où nous allons passer une partie de l’après-midi à « jouer » est encadré par des bâtiments plus sérieux et destinés aux programmes italiens, néo-zélandais et américains en Antarctique. La visite, pour nous, commence par un tour en Hägglund, un véhicule tout-terrain et d’origine scandinave construit pour sillonner le pôle Sud. Notre chauffeur nous apprend que le sol de l’Antarctique est plein de crevasses et nous fait des démonstrations de conduite sur un parcours couvert de bosses et de creux. Quelques fous rires après, la tension monte quand ce même chauffeur désigne Alain comme co-pilote ! Et on prend vraiment peur lorsqu’il nous apprend que le véhicule est amphibien et flotte dans une flaque de 3 mètres de profondeur. Sans qu’on n’ait le temps de s’en rendre compte, le voilà qui nous fait la démonstration et je vois de l’eau au niveau de ma tête par la fenêtre ! Heureusement, le véhicule est réellement amphibien. Voilà qui est mieux. Dans la foulée, la terre ferme à nouveau sous nos pieds, nous nous rendons à l’intérieur du complexe pour braver une tempête polaire… Munis de chaussons spéciaux et de blousons particulièrement chauds, nous pénétrons dans la salle dite de la tempête… Jibé, en attendant, ne trouve rien de mieux que de faire du toboggan sur une plaque de verglas reconstituée pour le décor ! Puis, alors qu’il s’apprête à m’attaquer à coup de boules de neige en vraie-fausse neige, la tempête démarre… Et l’on se rend compte à quel point le vent fait toute la différence ! La salle est constamment à -8°C mais, lorsque le vent souffle, on tombe à des températures atteignant les -20°C.

Rafraîchis et recoiffés, nous allons à la rencontre des pingouins du centre, les pingouins bleus. Vous savez les plus petits au monde. Pour vous donner un ordre de grandeur, les pingouins aux yeux jaunes que nous avons observés dans les Catlins font environ 78 centimètres. Les manchots empereur (que l’on trouve en Antarctique) mesurent eux 130 centimètres. Et, en Nouvelle-Zélande, pays qui regroupe 13 espèces différentes de pingouins (sur 35), les paléontologues ont même trouvé un spécimen de 164 centimètres ! Un centimètre de plus que moi ! En gros, le pingouin bleu ressemble à une peluche comme on rêve tous… Bref, on est toujours assez réticent à l’idée de voir des animaux ailleurs qu’en pleine nature sauf que, là, ces pingouins sont tous des réfugiés ! Orphelins, perdus et trouvés sur la plage, blessés ou rejetés par leur entourage, tous les pensionnaires sont soignés, nourris et chouchoutés régulièrement. On a eu moins de scrupules à les regarder s’amuser dans l’eau au moment du déjeuner ! C’est qu’il est impressionnant ce pingouin. Il n’est pas que mignon avec ses 45 centimètres en moyenne et ses plumes bleutées. Non, ce pingouin est aussi un grand aventurier. En effet, s’il a l’air très maladroit quand il marche, avec ses ailes qu’il ne peut coller à son corps sous peine de tomber, le pingouin peut nager entre 30 et 50 kilomètres par jour pour pêcher. Et à le voir attraper le repas du jour (sûrement le même chaque jour), c'est-à-dire du poisson, on remarque à quel point il sait y faire. Ah cette faune locale, on ne s’y habituera jamais. C’est vraiment magique parfois !






Ce qui l’est moins, c’est la cuisine locale ou les différents choix qui s’offrent à vous dans un pub kiwi. Pour les fanatiques des légumes, il va falloir être indulgent. Pommes de terre, kumara (la patate douce), citrouille, brocoli, chou-fleur, carottes et petits pois, nous avons fini la liste des légumes potentiellement disponibles dans un pub NZ. Ensuite, le choix de viande se limite souvent aux mouton, agneau ou poulet. Et le poisson se mange frit avec des frites ou des potatoes appelées ici wedges. Plus simple et à prendre sur le pouce, les célèbres pies ou tourtes à la viande, fromage et/ou champignons. Disponibles également les nachos, chips mexicaines arrosées de viande hachée, fromage râpé, crème fraîche et sauce salsa. Enfin, en exclusivité pour vous, le Kebab néo-zélandais ! Dans une tortilla, on met du poulet, du coleslaw, du fromage et une sauce au choix (ail, humus, chili, yaourt…) et on appelle cela un Kebab ?!? Donc, ça reste différent et plus gras que dans les pubs irlandais ou anglais. Attention, je ne dis pas que c’est mauvais en goût, c’est juste très dangereux pour ma silhouette. Heureusement, nous ne mangeons que rarement de cette façon. La plupart du temps, nous mangeons avec nos hôtes pendant les Wwoofings. Et nous avons constaté que la plupart des kiwis mangent sur leurs genoux. A l’heure du dîner, vous mettez un peu de pommes de terre, de kumaras, de citrouille, de petits pois, une tranche de viande arrosée de gravy (sauce) et vous pouvez vous asseoir dans le canapé en mangeant sur vos genoux. La table à manger n’est que très peu utilisée et on apprend très vite à couper sa viande sans en mettre partout sur la moquette. N’empêche que pour nous, Frenchies, on a du mal à concevoir un repas ailleurs qu’autour d’une table ! Chacun son truc !


Lundi 11 Août :

Sous un soleil resplendissant, nous commençons notre journée par une marche digestive dans l’un des plus beaux parcs de Christchurch : le Botanic garden. Sonia et Alain, les seules mains vertes du groupe, nous font un vrai cours de botanique ! Déambulants parmi les magnolias, les bonzaïs, les orchidées et les ficus géants, c’est souvent qu’ils reconnaissent les plantes et les comparent aux plantes de chez nous. Ce n’est pas mon cas car, après presque une année à faire du Wwoofing, je manque toujours autant de culture côté jardinage ! Notre promenade nous mène au musée du Canterbury, la région où nous nous trouvons. Le musée rassemble une intéressante collection d’artefacts maoris, d’ossements de moas (l’oiseau géant aujourd’hui disparu) et d’oiseaux empaillés. Mais la pièce majeure du musée reste la maison paua qui, comme son nom l’indique, est une maison recouverte de pauas. L’histoire de cette maison si particulière commence avec celle d’un retraité de Bluff (la commune au Sud du Sud) qui collectionnait ces coquillages. Et qui, à force de les accrocher au mur, a carrément refait la décoration de son salon ! C’est beau… mais chargé ! Du reste, l’anecdote est sympa et le film, retraçant l’histoire de ce retraité et de son épouse, est bien fait. On précise, à l’occasion, les fameux clichés qui caractérisent si bien la Nouvelle-Zélande : les tongs, la boisson L&P, la sauce tomate Watties, le fich’n chips, le pavlova…

Dans la foulée des clichés, nous voulions passer une soirée dans une ambiance maorie et rencontrer un vrai kiwi, en chair et en plumes ! Alors un grand merci à la Willowbank wildlife réserve de Christchurch qui permet de faire les deux en une fois. Nous commençons la soirée par un petit tour dans la forêt de la réserve à la recherche de faune et découvrons le Weka. Un drôle d’oiseau qui crie très fort et qui ressemble à un kiwi mais au bec moins long. Ils sont plus nombreux que les Kiwis mais tout de même en voie de disparition car ils ne sont plus que 15 000. Puis, notre guide nous explique le salut maori appelé le Hangi et qui consiste à poser son front contre front de la personne que l’on salue. Cette façon de procéder permet l’échange du savoir. En même temps, il faut poser son nez contre le nez de la personne. Ainsi, peu importe votre origine et votre couleur de peau, vous respirez le même air. C’est tout simple et faisable avec des lunettes ! Et il faut aussi se serrer la main pour montrer que vous n’avez pas d’arme dans les mains. Bah oui, les Maoris n’avaient pas de poches ! Enfin, nous nous dirigeons vers la « salle de spectacle » où nous sommes accueillis par un Haka. On ne l’a peut-être pas expliqué mais le Haka ne se limite pas au chant guerrier si connu des All Blacks. Non, il s’agit d’un type de chant servant à impressionner l’ennemi et démontrer la force d’une tribu. Traditionnellement, il est chanté et dansé par des hommes mais parfois les femmes s’y mêlent et cela rend le Haka beaucoup plus impressionnant. Au cours du spectacle, nous avons droit à notre quart d’heure de gloire et Jibé s’essaie au Haka version rugby quand Sonia et moi pratiquons les Poïs. Explication : les Maories dansent souvent avec deux boules blanches reliées à des cordes qu’elles font tournoyer et qui s’appellent Poïs. Ce n’est pas évident à manœuvrer ! Bref, après la rigolade, nous laissons les maoris nous chanter quelques chansons et nous apprendre quelques mots en maori dont le plus célèbre : Kia Ora ! La soirée suit son cours par un petit interlude culinaire où la déception sera grande pour un Alain confronté à un sacrilège dramatique : les pâtes sont aux légumes !!! Heureusement que le gâteau au chocolat était à la hauteur ! Nous repartons pour une autre ballade digestive (on est des grands sportifs vous le savez bien) à l’affût des animaux nocturnes. Des chouettes, des hérons, des anguilles, le kéa (le perroquet mangeur de plastique), des cochons sauvages très laids et un énorme pigeon. Au bout du chemin, le très protégé kiwi que nous observons pendant un moment à deux à vrai dire très intime… Mais dans l’obscurité, nous, au début, on n’avait pas compris ! Bref, on est à 20 centimètres et ils sont 7 au total. C’est vraiment différent de tous les animaux qu’on peut imaginer et mignon à la fois ! Enfin, dernier arrêt avant la fin de la soirée, le très détesté opossum. Moi, je trouve ces petites bêtes vraiment mignonnes si elles ne détruisaient pas tout et n’avaient pas de si grandes griffes et de si grandes dents ! En plus, c’est la première fois qu’on en voyait un vivant. D’habitude, ils sont morts, pleins de sang et aplatis… Du coup, en repartant, on fait attention et, jusqu’à la vente de Titine, promis, on n’écrasera pas les opossums, c’est trop mignon…



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On vous quitte avec les (traditionnelles) pensée et photo du jour. Aujourd'hui, la pensée du jour prend la forme d'une question issue d'une réflexion matinale entre Jibé et Lulu. La photo du jour, quant à elle, se passe de commentaire...

Pensée du jour : "Comment imaginer qu'un sous-marin puisse couler ?"

Photo du jour :

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